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Yann Arthus-Bertrand : « Il n’existe pas de vaccin contre le changement climatique »

Jusqu’au 20 octobre, les chaînes de RTL se mettent au vert avec une semaine consacrée à l’écologie. En point d’orgue, le dernier film de Yann Arthus-Bertrand, « Legacy, notre héritage », diffusé ce mercredi soir. Lors de cette soirée événementielle présentée par Tatiana Silva, le photographe et réalisateur français partage le cri d'une planète en souffrance qui se dégrade année après année. Le combat n'est pas perdu si chacun pose, à son niveau, des gestes forts.

Ce nouveau film débute par des images d’archives tournées il y a 40 ans au Kenya. Combien de temps vous a pris ce tournage et le montage ?

C’est un film dans lequel j’utilise énormément d’archives. Ça fait 15 ans que tourne et j’avais beaucoup d’archives sur la planète et on a estimé qu’aujourd’hui, il fallait faire des films sans dépenser de carbone. C’est l’histoire de mes 50 ans d’écologie. Depuis l’âge de 20 ans, je m’intéresse aux animaux. Aujourd’hui, l’espèce que j’ai envie de sauver, c’est la mienne… l’espèce humaine.

Vous, jeune parisien, trentenaire à l’époque, vous décidez de partir au Kenya pour étudier les lions. Quelle était votre motivation ?

Je rêvais de devenir scientifique et d’étudier les animaux sur le terrain. J’ai passé, avec ma femme, trois années incroyables. J’ai construit ma maison en bois. J’avais les éléphants qui passaient devant ma maison. C’était un peu le paradis. Ce sont des moments très forts qui ont marqué ma vie.

Pour ce nouveau film, vous êtes retourné sur place et qu’avez-vous constaté ?

Tous les animaux que j’étudiais à l’époque sont en voie de disparition. Les lions qui étaient qui étaient 250 000 sont aujourd’hui 20 000. WWF estime qu’on a perdu 70% du vivant en 40 ans ! L’homme est en train de supprimer tout ce qui n’est pas humain sur la terre.

L’un des fils rouges de ce film, c’est l’énergie.

1 litre d’essence, c’est comme 100 personnes qui travaillent une journée. Tout le pétrole qu’on consomme tous les jours, c’est comme 200 fois l’humanité qui travaillent à la main. On peut manger à midi des crevettes qui viennent de Thaïlande avec des avocats qui arrivent du Mexique. Ça nous parait normal. On a l’énergie pour le faire. Il n’y a pas de vaccin contre le changement climatique. C’est notre responsabilité. Aujourd’hui, 10% de la population du monde émet 70% des gaz à effet de serre. Il faut lutter tous ensemble contre ce bouleversement climatique. Le sens de la vie est essentiel. Notre époque nous permet de réfléchir à ce que nous pouvons faire de notre vie pour rendre le monde meilleur. On peut tous faire quelque chose.

Quelles sont les raisons d’espérer ?

Je termine le film en disant que la seule énergie qui compte, c’est celle de l’amour. Il faut avoir la conscience amoureuse que la vie est importante.

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