Accueil Ciné-Télé-Revue Ce soir à la télé

Vivez le Mans comme si vous y étiez en compagnie de James Mangold, Matt Damon et Christian Bale

James Mangold retrace avec réalisme et intensité un moment phare de la compétition automobile, avec Matt Damon et Christian Bale au volant !

PourCiné-Télé-Revue

Filmer la compétition automobile. Ça a été souvent un grand rêve. On se souvient de l’investissement de Steve McQueen pour le film « Le Mans », en 1970. Il était allé jusqu’à participer à une vraie course, les 12 Heures de Sebring, pour se préparer à son rôle. L’acteur avait terminé à la seconde place ! Mais le long-métrage, lui, ne finira pas dans les points. Un échec commercial qui laissera la star groggy et plus amère que jamais. Quelques années plus tôt, en 1966, le cinéaste John Frankenheimer avait connu plus de réussite avec « Grand Prix », mettant notamment en scène Yves Montand. Néanmoins, ces films furent souvent jugés décevants par les passionnés d’automobile, leur reprochant soit de trop romancer l’intrigue, soit d’être trop documentaires, sans parvenir à faire partager l’adrénaline de ce sport à hauts risques.

C’est finalement Ron Howard qui, en 2013, a réalisé le défi de conjuguer à la fois l’histoire et la ferveur de la course avec « Rush ». Ce biopic intense raconte la rivalité entre deux grands champions, James Hunt et Niki Lauda (joués par Chris Hemsworth et Daniel Brühl), lors de la saison de Formule1 de 1976, qui vit le pilote autrichien frôler la mort dans un terrible crash le laissant brûlé gravement au visage et les poumons endommagés par les effluves d’essence. Palpitant de bout en bout, le film sera un succès. Jamais des courses automobiles n’avaient été rendues avec autant d’intensité et de réalisme. On est littéralement dans la roue de pilotes.

C’est cette option biographique que James Mangold, à qui l’on doit déjà l’excellent « Logan », l’ultime aventure de Wolverine, a choisie pour tourner son propre film de courses. Il nous plonge dans l’une des plus mythiques éditions des 24Heures du Mans, celle qui, en 1966, vit Ford mettre à mal le leadership de la marque Ferrari, jusque-là intouchable. Une belle et authentique histoire américaine, avec Matt Damon et Christian Bale respectivement dans la peau de l’ingénieur Carroll Shelby et du pilote Ken Miles, au destin tragique. On vit ici de l’intérieur davantage le travail préparatoire, la connivence entre les deux hommes pour tirer le meilleur des bolides qu’ils conçoivent. Mais ça n’empêche pas des scènes de course d’anthologie, même si elles sont rares. Il faut attendre longtemps avant d’arriver au Mans, cependant, la course finale est riche en émotions fortes.

James Mangold a travaillé à l’ancienne, avec de vraies voitures filmées à toute vitesse, le numérique étant limité à des éléments de décor. Cela nous vaut des moments à couper le souffle… Après, le cinéaste sacrifie beaucoup d’espace à la vie de famille de Miles et, même si ça nous vaut une tordante scène de ménage avec Madame au volant, on pourrait renâcler un peu, sous prétexte que cela rallonge inutilement le film (qui fait quand même 2h33). Mais que c’est agréable de voir une période de têtes brûlées aussi fun, où naquit également la légendaire Ford Mustang.

« Le Mans ‘66 », 23 septembre, 20h30, RTL-TVI.

A lire aussi

Voir toutes les news