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Véronique Gallo: «Je voudrais publier un roman par an»

Avec « L’entropie des sentiments », ou le parcours d’une néo-étudiante en lettres qui va surtout apprendre contre vents et marées à tracer sa route, l’humoriste confirme une plume subtile et vivifiante.

PourCiné-Télé-Revue

En plus, vous avez prévu une playlist en accompagnement !

Oui à chaque chapitre sa chanson. C’est raccord avec le personnage principal qui essaie de trouver sa petite musique intérieure. C’est-à-dire : être capable d’assumer qui on est, de comprendre son rythme, et de le vivre pleinement.

Dites-donc, le titre est compliqué. C’est selon vous le processus naturel des sentiments ?

C’est un terme de thermodynamique : tout tend au désordre si on n’y prend pas garde. Je trouvais l’analogie très juste par rapport à la vie amoureuse, aux relations aux autres.

Que veut nous dire Kate avec son parcours chaotique ?

Que même si on porte tous des valises qu’on a reçues de notre éducation, notre milieu social, on peut choisir de ne pas les emporter toutes avec nous, de s’alléger pour aller vers soi en ne tenant plus compte des autres. Kate se sent tout le temps obligée de correspondre à une image qu’on attend d’elle. Elle est l’aînée de la fratrie, et elle a cet espèce de rôle de responsabilité qu’ont les aînés qui sont les premiers à se confronter aux attentes parentales.

Kate a une famille dysfonctionnelle qui traverse une crise. Ce n’est pas de l’égoïsme que de vouloir fuir les siens pour prendre son envol ?

Kate est persuadée qu’elle trahit les siens en s’écoutant et elle va comprendre qu’elle a le droit de se mettre en premier lieu. Ce n’est pas être égocentrique. Selon moi le plus pernicieux dans les difficultés est de ne pas les reconnaître. Je pense que c’est nécessaire de prendre un peu de recul et de se replacer au centre parce qu’on n’a pas à porter un poids qui n’est pas le nôtre. Kate me touche d’être à ce point constamment exhortée à être parfaite. C’est un poids, et si elle ne s’en affranchit pas, elle va le porter à vie.

Votre personnage de maman ici est aux antipodes de celle de vos capsules…

Elle me touche, elle est très dure avec son aînée, mais en fait elle est perdue, elle est face à son plus fragile enfant et quand on est parent, face à cela, c’est important de trouver des excuses sinon cela fait trop mal. C’est humain, un parent aime son enfant quoi qu’il fasse. Cette maman s’est prise au piège d’une systémique familiale qui ne fonctionne plus et dont elle n’arrive plus à sortir parce que c’est trop dur d’avouer qu’il y a un échec.

Kate étudiante en lettres mais dont la passion est ailleurs. Il n’y a pas un peu de Véronique là-dedans ?

Comme dans tous mes romans, c’est moi et pas moi. Je voulais reparler de cette jeunesse, de cette légèreté, de cette envie, de cet enthousiasme, de cette impression que le monde nous appartient et en même temps cet espèce de poids je ne suis pas vraiment adulte donc pas vraiment responsable, pas avoir de prises vraiment c’est une période très belle et très compliquée.

Deux romans en moins d’un an ! Votre carrière d’auteure va prendre le pas sur celle d’humoriste ?

Le confinement a aidé, et j’ai commencé un autre roman ! J’aimerais en écrire un par an. J’ai un autre projet, un spectacle en février à Namur, je jouerai une politicienne qu’on essaie de virer de son parti parce que trop âgée mais qui rêve de chanter.

« L’entropie des sentiments » est paru aux éditions Héloïse D’Ormesson.

A partir du 2 octobre, Véronique Gallo retrouve les salles de spectacle avec son one woman show « Femme de vie » : une trentaine de dates jusque fin novembre. Toutes des dates sur veroniquegallo.com.

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