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«Une affaire française»: un «French Crime Story» sur le petit Grégory

La série dédiée aux grandes affaires criminelles françaises livre son premier chapitre, consacré à la tragique et traumatisante histoire du petit Grégory, retrouvé pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne, le 16 octobre 1984.

PourCiné-Télé-Revue

Ryan Murphy et son brillant « American Crime Story » (disponible sur Netflix) ont vraisemblablement inspiré la France, qui s’apprête à déterrer l’une de ses affaires criminelles les plus tristement célèbres : celle de Grégory Villemin, un petit garçon de 4ans dont le corps sans vie a été retrouvé ligoté dans une rivière des Vosges, quelques heures après sa disparition, le 16octobre 1984. Persécutée depuis longtemps, sa famille recevra le lendemain une lettre anonyme par laquelle un corbeau revendique l’assassinat, espérant voir les parents mourir de chagrin. «  Voilà ma vengeance, pauvre con », était-elle signée. Près de quarante ans plus tard, le ou les meurtriers n’ont toujours pas été formellement identifiés.

«  L’affaire Grégory reste l’une des affaires criminelles les plus médiatisées de l’histoire judiciaire française jusqu’à ce jour, et il nous semblait intéressant d’en donner une vision d’ensemble », explique la productrice Aimée Buidine. «  L’idée était de produire un French Crime Story », ajoute Julien Madon, son coéquipier. «  Notre souhait est de captiver les téléspectateurs en leur proposant un traitement choral, qui ne cherche pas à pointer du doigt un ou plusieurs coupables, mais qui met en scène une série de personnages qui se sont trouvés au cœur d’une énigme judiciaire encore non résolue, trente-sept ans après le drame. Cette série ne prend pas parti pour les uns ou pour les autres. Vous ressentirez de l’empathie pour tous les protagonistes… » Et d’ajouter que «  le but est aussi de contextualiser une affaire dans l’époque où elle se déroule, avec la naissance de l’information en direct ».

Et pour porter ce fait divers hors du commun dont nous avons tous entendu parler ou lu des bribes à travers la presse (Netflix a aussi sorti le documentaire « Grégory », en 2019), la première saison d’« Une affaire française » compte dans ses rangs Blandine Bellavoir, Guillaume Gouix, Gérard Jugnot, Thierry Godard, Michaël Youn et Guillaume de Tonquédec, pour ne citer qu’eux.

Une distribution aux petits oignons

Les deux premiers incarnent les parents du petit Grégory. Un couple fusionnel, qui semble indestructible. «  J’ai un peu hésité à me lancer dans cette interprétation car la responsabilité d’incarner ce personnage est incommensurable », souffle Blandine Bellavoir, connue pour ses rôles de Sonia dans « Plus belle la vie » et d’Alice Avril dans « Les Petits Meurtres d’Agatha Christie ». L’actrice avoue ensuite avoir été « saisie » par ce qu’elle a découvert. «  Unis pour le meilleur et le pire, Christine et Jean-Marie Villemin sont dans une quête de vérité depuis 1984 et je redoute qu’elle n’éclate jamais. »

Incarner le noyau dur de cette famille brisée a naturellement profondément bouleversé les interprètes, tous deux également mère et père dans la vraie vie (Blandine a pour partenaire le comédien Arnaud Perron, Guillaume est quant à lui le compagnon d’Alysson Paradis, la sœur de Vanessa). «  Au moment du tournage, nos enfants étaient en bas âge et il est difficile de ne pas être chamboulés par de tels rôles », confie Blandine. «  En tant qu’actrice, femme et mère, on ne peut pas sortir indemne d’un tel projet, même si l’on se protège. Ce rôle m’a fait prendre beaucoup de recul sur de nombreuses choses… Christine Villemin est incroyable. Elle m’a beaucoup appris. C’est un exemple de vie, de courage, de force et de résilience. Une héroïne, et je suis fière de l’avoir incarnée pour lui rendre hommage. »

Pour autant, ni l’un ni l’autre n’a rencontré la personne à qui ils prêtent chacun leurs traits à l’écran. «  Je n’ai pas cherché à entrer en contact avec Jean-Marie Villemin, afin de garder une totale objectivité vis-à-vis de l’histoire », révèle Guillaume Gouix. «  Je me suis concentré sur ce que j’avais à jouer en visionnant de nombreux documentaires, reportages et images de l’INA. »

Six épisodes bouleversants sont au programme. «  Nous réfléchissons d’ores et déjà à une saison2 en nous demandant quelle autre affaire a eu un impact réel sur la société française », indiquent les producteurs.

« Une affaire française », lundi 20 septembre, 21h05, TF1

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