Accueil Ciné-Télé-Revue Ce soir à la télé

Steve Jobs, un père pas si génial que ça raconté sur la Trois

Original, le biopic de Danny Boyle retrace la vie du cofondateur d’Apple à travers trois discours… et ses relations difficiles avec sa fille.

PourCiné-Télé-Revue

Tourné par Danny Boyle en 2015 avec Michael Fassbender dans le rôle-titre, « Steve Jobs » est le genre de drame biographique qui a longtemps failli rejoindre la longue liste des films maudits, enterrés avant le premier jour de tournage. Le destin de Steve Jobs, cofondateur d’Apple, visage de l’essor informatique traduit par l’ordinateur portable, le smartphone et la tablette tactile, disparu en octobre 2011 à seulement 56 ans, a pourtant tout pour fasciner. Mais par quel bout le prendre ? Comment rendre compte de la complexité du personnage, avec ses parts d’ombre, sans tomber dans l’hagiographie ?

En 2013, l’échec critique et commercial d’un premier biopic, « Jobs », avec Ashton Kutcher, avait montré comme le sujet pouvait être compliqué à aborder. Ce projet-ci est passé de Sony à Universal, de David Fincher à la réalisation, avec George Clooney puis Christian Bale dans le rôle principal, à Danny Boyle et Michael Fassbender. L’avantage de ce film-ci est qu’il a pu compter sur le travail d’Aaron Sorkin au scénario, adapté de la biographie de Walter Isaacson, ancien patron de CNN et directeur de la rédaction du magazine « Times ». Déjà auteur du scénario de « The social Network », Sorkin sait comment se mettre dans le cerveau de ces icônes 2.0. Plutôt que de suivre sagement la vie de Steve Jobs, le scénariste a décidé de le raconter à travers trois discours clés du pionnier de l’informatique, tenus lors de la présentation du Macintosh 128K en 1984, du NeXT Computer en 1988 et de l’iMac en 1998. Une façon d’entrer en prise directe avec l’évolution du personnage, et avec son propre regard sur son parcours.

Si cette approche est un peu aride, l’histoire a le mérite d’aborder non seulement l’existence de l’homme d’affaires et du concepteur, mais aussi la vie de l’homme, à travers sa relation avec sa fille, Lisa Brennan-Jobs. Une relation compliquée, qui n’est pas sans faire écho à quelques royales situations controversées chez nous : Steve Jobs a d’abord farouchement et durant des années nié sa paternité, tout en entretenant l’ambiguïté. Son attitude a entraîné actions juridiques et polémiques médiatiques, avant qu’il finisse par admettre l’évidence, presque entre le dessert et le café !

Lisa en fera elle-même le récit en 2019 dans le livre « Petite chose » : alors qu’il l’a invité dans sa propriété dans le sud de la France, Bono, le leader de U2, demande à Steve Jobs s’il a appelé son premier ordinateur Lisa en hommage à sa fille. Jobs répond par l’affirmative. « C’est la première fois qu’il le reconnaît… Merci ! » s’exclame Bono, tout fier de lui avoir arraché son secret de Polichinelle. « Les célébrités ont besoin d’autres célébrités pour finir par révéler leurs secrets », conclura Lisa, qui avait déjà 27 ans quand son père la reconnut pour de bon.

« Steve Jobs », 4 août, 20h40, la Trois.

A lire aussi

Voir toutes les news