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«Schmigadoon!»: la série musicale et nostalgique qui tombe à pic!

Les comédies musicales de l’âge d’or de Broadway sont tout ce que vous aimez ? Cette nouveauté d’Apple TV+ est pour vous ! Nous avons recueilli les propos de ses principaux artisans, parmi lesquels ses stars Keegan-Michael Key et Cecily Strong.

PourCiné-Télé-Revue

La série qu’a lancée Apple TV + ce 16 juillet s’inscrit totalement dans ce que devraient être, selon nous, les fictions post-Covid. Joyeuses, légères, drôles, optimistes ! En plus d’être tout ça, « Schmigadoon ! » – son titre – est musicale et nostalgique ! Concrètement, il s’agit, comme nous l’a précisé son co-créateur Cinco Paul, d’une lettre d’amour aux spectacles musicaux américains de l’âge d’or, donc des années 40. Au début du premier de ses six épisodes, on voit se former, à notre époque, un couple des plus craquants, Melissa et Josh, qui se rencontrent sur leur lieu de travail (un hôpital) et entament une tendre relation. Seulement voilà : trois ans plus tard, celle-ci souffre déjà de la routine. Pour tenter de la sauver, ils participent à une sorte de retraite adaptée à leur problème et se retrouvent subitement propulsés dans une ville magique où tout le monde vit comme dans une comédie musicale de ce fameux âge d’or. Traduction : là-bas, ça chante et ça danse toutes les cinq minutes. Au terme du premier épisode, ils croient pouvoir quitter cet endroit, mais apprennent qu’ils doivent d’abord trouver « l’amour véritable ». Bande-annonce.

La ville en question a pour nom « Schigadoon ! », hommage évident à « Brigadoon », la comédie musicale d’Alan Jay Lerner et Frederick Loewe qui vit le jour le 13 mars 1947 au Ziegfeld Theatre de Broadway et devint un film sept ans plus tard. La série est aussi très proche du spectacle « Oklahoma ! », qui triompha également à Broadway dès 1943 et fut également porté sur le grand écran. On doit reconnaître que les chansons, ici, sont kitsch et surannées, mais c’était ce que voulaient Cinco Paul et son comparse Ken Daurio, à qui l’on doit déjà les scénarios des « Moi, moche et méchant ». « Je suis d’accord qu’on parle ici de parodie, mais ce que nous avons plutôt fait, c’est déconstruire les comédies musicales originales, en les respectant », nous a expliqué le premier.

Le célèbre Barry Sonnenfeld (« Men In Black », « La Famille Addams »), qui s’est chargé de la mise en scène de l’entreprise, souligne qu’elle a un ton unique, « à la fois réaliste et théâtral ». « On a eu de la chance de trouver des comédiens capables de restituer ces deux aspects. » Par ailleurs, la production n’a cherché pour ceci que des talents du chant et de la danse, qui peuvent assurer des performances « live ». Résultat : on trouve à son affiche des habitués de Broadway, parmi lesquels Alan Cumming (« The Good Wife », « Instinct »), Kristin Chenoweth ou Jane Krakowski (« Ally McBeal »). Du beau linge !

Melissa et Josh sont à mille lieues de se douter où ils vont poser leurs sacs à dos…
Melissa et Josh sont à mille lieues de se douter où ils vont poser leurs sacs à dos… - Apple TV / Cecily Strong et Keegan-Michael Key

Quant à ses deux protagonistes principaux, Melissa et Josh, ils sont campés par Cecily Strong, artiste tous terrains formidable dans « Saturday Night Live », et Keegan-Michael Key, jeune quinquagénaire qu’on ne présente plus, mais dont le chant et la danse ne sont pas la spécialité. Ce qui est marrant parce que son personnage est plutôt très réfractaire aux comédies musicales. « Il voulait tout le temps chanter, il fallait sans arrêt le retenir », ont plaisanté Paul et Sonnenfeld. « Ça a été le plus gros défi de ma carrière », a commenté, pour sa part, l’intéressé.

Key n’est évidemment pas le seul intervenant de couleur dans cette nouveauté. « Elle reflète l’Amérique d’aujourd’hui », a insisté Paul. Est-ce nécessaire de rappeler que les comédies musicales d’il y a quatre-vingts ans étaient exclusivement blanches ? « Je ne veux pas attribuer au racisme dans ce pays ce à quoi ressemblaient ces shows », nous a déclaré Cecily Strong. « Je pense que rien dans ce que nous avons fait, nous, n’amène à penser au racisme. Au contraire. Nous venons de vivre en vrai un long film d’horreur, et tout ce que cette série veut faire, c’est propager de la joie (…) Elle est aussi un hommage à tous ces lieux de spectacle à Broadway qui sont restés si longtemps fermés, et l’étaient quand nous avons tourné (à Vancouver, NdR). »

Si vous avez aimé « Glee », « Crazy Ex-Girlfriend » voire « Smash », vous aurez du mal à résister au charme désuet de cette rareté, qui tranche résolument avec notre folle époque, et nous emmène dans un monde plus beau. Même si la narration perd de son intensité par moments, c’est le genre de trip qui ne se refuse pas.

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