Accueil Ciné-Télé-Revue Ce soir à la télé

«Romy, femme libre»: Romy Schneider, plus présente que jamais

À travers ce document inédit, France 3 tisse le portrait d’une grande amoureuse, blessée par la vie, mais aussi d’une artiste déterminée et d’une icône pour les femmes.

PourCiné-Télé-Revue

Ce 29 mai, il y aura 40 ans exactement que Romy Schneider rendait son dernier souffle, à seulement 43 ans, épuisée par les affres d’une vie qui ne l’aura pas épargnée. Pourtant, l’actrice est plus populaire aujourd’hui que jamais. À Paris, la Médiathèque lui consacre jusqu’au 31 juillet une grande exposition et une rétrospective unique. Pas seulement par goût de la nostalgie, mais pour montrer son rôle dans l’évolution de l’image de la femme moderne.

Révélée au monde par la série des « Sissi », elle fut au début des années 50 l’incarnation de l’anti-BB. Une femme enfant choisie pour donner la meilleure représentation de son pays, l’Allemagne. Une prison dorée dont Romy voulut très tôt s’éloigner. En quelques années, elle sortira de sa chrysalide pour devenir l’incarnation frémissante de la séduction féminine française.

Et arriva Delon

Évidemment, on le sait, pour l’aider à passer de la jeune fille rougissante et pure à l’interprète de « César et Rosalie », il y eut la rencontre avec Alain Delon. Cet inconnu choisi sur catalogue pour lui donner la réplique dans « Christine », en 1958, pour qui elle va quitter l’Allemagne et son statut de célébrité internationale pour la France et des fiançailles mort-nées. Dix ans plus tard, ce sera lui la star qui viendra la sortir de sa préretraite pour jouer dans « La piscine », et ainsi relancer sa carrière. Mais comme Romy l’écrivit à l’époque, l’embrasser pour les besoins du film ne lui fit plus ni chaud ni froid. Elle était passée à autre chose. Ce n’est pas pour lui qu’elle quittera son ménage, mais pour reprendre en main sa vie de comédienne.

Un destin hors du commun de femme libre, quitte à en souffrir, à se retrouver plus souvent seule qu’à son tour. Son départ d’Allemagne est une pilule dure à avaler pour ses compatriotes, au point qu’il lui sera reproché le suicide de son premier mari, Harry Meyen, pourtant survenu des années plus tard. Ne l’avait-elle pas abandonné comme elle avait abandonné tout un pays ? En le privant en plus de leur fils, David ?

Dans son livre « La dernière vie de Romy Schneider » (Editions Le Rocher), réédité à l’occasion de l’anniversaire de sa mort, le journaliste et biographe Bernard Pascuito étire la liste des malheurs qui ont marqué l’existence de la comédienne, jusqu’au pire, la mort horrible de David, à 14 ans, le 5 juillet 1981, empalé sur la grille de sa propriété. Effondrée, désespérée certainement, Romy n’oubliait pas pour autant qu’elle avait encore sa fille, Sarah, née en 1977.

En réalité, si les derniers mois de sa vie furent marqués par la tragédie, si, entière, ayant besoin de ressentir pour de vrai les émotions de ses personnages, elle en paya le prix en amours éphémères et en désillusions douloureuses, elle alignera durant une dizaine d’années, grâce notamment à sa collaboration avec Claude Sautet, quelques-uns des films les plus marquants de son temps. « Max et les ferrailleurs », « Les choses de la vie », « L’important c’est d’aimer », « Le vieux fusil » (diffusé après le documentaire), « Mado »… Une carrière qui fait rêver.

« Romy, femme libre », 20 mai, 21h10, France 3.

A lire aussi

Voir toutes les news