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«QALF INFINITY»: la batterie est rechargée pour Damso!

En septembre dernier, Damso sortait « QALF », l’album considéré par l’artiste comme le plus attendu de l’année. Peu après, les rumeurs ont couru : le rappeur belge préparerait un double album. Ce 28 avril, c’est désormais une réalité : « QALF INFINITY » est disponible. Un retour aux sources pour le Bruxellois.

Le 18 septembre 2020, près de deux ans après son troisième album « Lithopédion », Damso secouait le monde du rap francophone avec « QALF », pour « Qui Aime Like Follow », et devient l’artiste le plus streamé en 2020 en Belgique. Un disque qui a permis à l’artiste bruxellois d’exploser plusieurs records : artiste le plus écouté dans le monde sur Spotify, 55 millions d’écoutes sur la première semaine, etc.

Peu après la sortie, les fans découvrent des indices autour d’une date : le 28 avril. Rapidement, une théorie se forme : « QALF » ne serait que la première moitié d’un double album. Dans ses rares interviews, Damso laisse planer le doute. Mais ils avaient raison : « QALF INFINITY » est bel et bien disponible ce mercredi.

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Cette date n’a pas été choisie au hasard. Elle tient à cœur au rappeur et marque le 4e anniversaire de son deuxième album, « Ipséité », dans lequel l’alphabet grec était entamé pour ordonner ses différents titres.

Le dernier son de « QALF », intitulé « INTRO », ouvrait également la porte à une suite. Son nom tout comme le « Nwaar ! Batterie rechargée » étaient évocateurs…

Le perpétuel abîme entre William et Damso

Si certains considèrent « QALF » comme le meilleur album de l’artiste, car plus personnel, d’autres ne retrouvent pas le Damso d’antan, plus cru et percutant. Se crée ainsi un gouffre entre l’image que reflète l’artiste, et l’artiste lui-même.

Sa communauté de fans divise souvent les morceaux du Bruxellois en deux catégories : les morceaux plus calmes refléteraient la personnalité de William Kalubi Muamba. Les sons plus « nwaars » – comprenez par là « sombre » et « hardcore » – sont quant à eux associés à Damso, son alter ego. Une division qui n’a lieu d’être puisqu’un artiste est… un artiste, tout simplement.

Les batteries sont rechargées

Si « Batterie faible » et « Ipséité » appartenaient à Damso, « Lithopédion » et « QALF » seraient ainsi le reflet de William. Avec « QALF INFINITY », et outre cette schizophrénie constante, le Bruxellois revient à ce qu’il sait faire de mieux : le rap qui frappe, plus communément appelé « dirty rap ».

A la première écoute, l’album, composé de 11 morceaux, donne l’impression de faire suite à « Ipséité », tout en étant dans la ligne éditoriale de « QALF ». La suite et fin de l’alphabet grec y joue peut-être un rôle. « QALF INFINITY » est pourtant truffé de contre-pieds. Nous en avons compté quatre.

D’un point de vue marketing, et contrairement à tout ce qui se fait actuellement, Damso décide de rendre son opus disponible un mercredi soir. Une opposition nette à l’industrie musicale où toutes les sorties sont programmées le vendredi. Le Belge se distance ainsi de ses confrères et prouve qu’il est libre de ses choix.

Si l’on s’attendait à retrouver le « Nwaar ! Batterie rechargée » concluant « QALF » dans la première track, il n’en est rien ! Celui-ci revient à partir de « VANTABLACK », le deuxième morceau de « QALF INFINITY, où Dems abandonne les choeurs de « OG » au profit de ses gimmicks « saal » et « nwaar », désormais mondialement connus.

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« THEVIE RADIO » est également une surprise. Contrairement au morceau du même nom dans « QALF », il ne s’agit ici pas d’un interlude. Avec deux cassures dans l’instrumental, Damso surfe sur trois couplets, comme un automobiliste zappe entre trois chaines de radio dans les bouchons bruxellois. Les plus attentifs reconnaitront également dans le second une exclu balancée quelques mois plutôt sur Instagram.

Enfin, si « Ipséité » est composé des 14 premières lettres de l’alphabet grec, « QALF INFINITY » contient les 10 autres. « VIVRE UN PEU » conclut cet alphabet et met en avant la mauvaise facette de la célébrité. Pourtant, un 11e titre, « YOUVOI », termine l’album. Il s’agit ici clairement d’un son « plus ensoleillé » qui, tout comme le bonus track d’« Ipséité », vient s’ajouter à la colonne vertébrale du CD.

Damso l’avait promis : la noirceur est bel et bien présente dans son cinquième album avec des titres tels que « VANTABLACK », « THEVIE RADIO » ou encore « ZWAAR ». S’il le morceau « CHIALER » en feat avec le Belge YG PABLO se veut plus calme, ses textes sont tout aussi sombres que les titres cités précédemment.

Enfin, et à l’instar de Kaaris dans « Réussite » sur son album « 2.7.0 », Dems a pris sa plume pour faire une rétrospective de sa carrière : du début de sa gloire en 2015 dans « Nero nemesis » de Booba, à son nouveau rang social, en passant par la polémique de l’hymne national belge, il nous relate un texte dans lequel il se livre de bout en bout.

Et maintenant ?

Plus tôt dans l’année, le Bruxellois avait évoqué un plan de carrière prévu sur 10 ans et une fin prévue… en 2022. Si cette annonce a fait l’effet d’une bombe, Damso est revenu sur ses propos lors du JT de la RTBF.

« C’est pas arrêter, c’est vivre un peu. C’est vivre un peu. Depuis que j’ai commencé, je ne me suis jamais arrêté. Mais même pas… Le verbe arrêter n’existe pas pour moi. C’est surtout vivre un peu, vraiment, regarder à gauche, regarder à droite, profiter de mon fils », déclarait-il.

Que les fans se rassurent, le rappeur est prêt à redevenir numéro 1 et ne s’arrête pas. Damso revient très fort avec « QALF INFINITY », disponible dès à présent sur toutes les plateformes.

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