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Omar Sy renoue avec ses racines grâce au film «Yao»: «J’ai redécouvert le Sénégal»

Sorti en 2018, « Yao » est le film le plus personnel de la star. Il lui a permis de renouer avec ses racines tout en nous montrant une Afrique hors des clichés.

PourCiné-Télé-Revue

Qu’est-ce qui vous a donné envie de tourner dans « Yao », où vous renouez avec vos racines africaines ?

Déjà, simplement, de faire un film qui soit tourné au Sénégal et parle de ses valeurs. J’aimais l’idée que les gens voient le pays tel qu’il est aujourd’hui, comme en s’y promenant. C’est la première fois que je tourne là-bas. Pour moi, c’est quelque chose de fort.

C’est vrai que votre façon de jouer n’était pas la même qu’en France ?

Beaucoup de gens me le disent, en effet. Moi, je ne m’en rendais pas spécialement compte. Je jouais mon personnage, mais il a été perçu autrement. C’est peut-être lié à l’environnement, mais aussi au fait que je touchais vraiment à des choses différentes. Que je jouais un père. Je crois que mon âge m’aide aussi un peu. Je n’y pensais pas quand j’ai fêté mes 40 ans, mais j’ai vu que le regard des autres commençait à changer. C’est dans le regard des autres qu’on vieillit en premier.

Vous avez été l’incarnation de l’insouciance, alors que vous êtes un père de cinq enfants !

Oui, il y a des moments, il vaut mieux que j’essaye d’être un peu sage ! Ça ne veut pas dire que j’y arrive ! (Rires.) « Yao » est une façon d’être à mon tour un passeur de savoir avec mes enfants. Je fais le film pour eux et mes frères, puis tous les gens qui ont mon âge et qui n’ont pas eu la chance de renouer avec leur pays d’origine. C’est aussi un retour de l’envoi à mon père, qui m’a emmené à travers le Sénégal quand j’avais 19ans. C’est ma façon de lui dire que j’ai bien reçu le message et que je le transmets à mon tour.

Et comment vous êtes-vous senti en tournant ce film ?

J’étais heureux là-bas. J’ai aussi redécouvert le Sénégal, dont je ne connaissais finalement que des parties. Mais sur le coup, j’étais juste bien, content d’être là. Je me rends compte maintenant que faire ce film a été comme me décharger d’un poids. En vous parlant j’en viens à regarder en moi-même, à sentir que j’ai déposé quelque chose. Quoi ? Je n’ai pas encore la réponse.

Votre personnage, Seydou Tall, est un double de vous-même : un acteur français connu qui revient quelques jours dans son pays d’origine. Pourquoi ce choix ?

Au départ, ça me faisait tiquer. Je ne voulais pas que ça se transforme en pseudo-documentaire. Mais c’est plus facile pour les gens qui ne connaissent rien du Sénégal. Ils se disent : « Ce gars, on ne sait pas qui c’est, mais ça pourrait être Omar, alors on va le suivre. »

« Yao », 6 juin 2021, 21h05, France 2.

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