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«Omar m’a tuer»: les ultimes rebondissements de ce crime abominable

Alors qu’Arnaud Poivre d’Arvor s’intéresse à l’affaire Omar Raddad, le dossier judiciaire a été rouvert cet été, trente ans après les faits.

PourCiné-Télé-Revue

C’est sur l’une des affaires judiciaires françaises les plus énigmatiques que se penche ce nouveau numéro de «Non élucidé». Un crime qui a captivé la France entière ainsi que la Belgique. Le 24 juin 1991, Ghislaine Marchal, une riche veuve de 65 ans, est retrouvée assassinée de plusieurs coups de couteau dans sa villa des Alpes-Maritimes. Sur une porte menant à la cave, les gendarmes découvrent une inscription en lettres de sang: «Omar m’a tuer». Comme si la victime avait, dans un ultime sursaut de vie, voulu désigner son meurtrier, en l’occurrence Omar Raddad, son jardinier marocain.

Quatre jours après les faits, ce dernier est inculpé pour homicide volontaire et emprisonné à Grasse. Un peu moins de trois ans plus tard, Omar, qui clame son innocence, est condamné à dix-huit ans de prison, sans possibilité de faire appel. Reste que pour beaucoup, cette inscription écrite par Ghislaine Marchal avec son propre sang constitue un indice un peu trop gros pour être vrai. Sans parler de la fameuse faute d’orthographe, surprenante de la part de la victime, même si, évidemment, la grammaire n’était sans doute pas sa principale préoccupation au moment de rendre son dernier souffle, on vous le concède.

De nouveaux éléments

Mais l’affaire n’en restera pas là. En 1996, après une rencontre avec le roi du Maroc, Jacques Chirac accorde une grâce partielle au condamné qui lui permet de sortir deux ans plus tard… même s’il n’est pas acquitté pour autant. De quoi toujours laisser planer l’ombre d’un doute sur son innocence, tout en ne résolvant pas le mystère de l’assassinat. Car si ce n’est pas Omar, alors qui est le vrai coupable? Depuis, le dossier continue de déchaîner les passions, un peu à l’image de l’affaire Grégory.

L’émission que présente Arnaud Poivre d’Arvor date déjà de 2018. Et depuis, le dossier a connu un nouveau rebondissement: en juin dernier, Omar Raddad a déposé une demande en révision de sa condamnation suite à de nouveaux éléments, dont des analyses ADN. Un recours qui s’appuie sur un rapport de 2019 analysant à nouveau une découverte datant déjà de 2015: quatre empreintes génétiques correspondant à quatre hommes non identifiés trouvées sur deux portes et un chevron de la cave.

«Si je saisis aujourd’hui la Cour de révision, c’est parce que les éléments nouveaux sont suffisamment forts», a expliqué Me Sylvie Noachovitch, l’avocate d’Omar Raddad, devant la Cour de cassation. «Au nom des droits de l’homme, je vous demande de le soutenir, parce que, véritablement, un homme est innocent et se bat. Il a certes été gracié, mais cela ne le blanchit pas. Dans l’affaire du petit Grégory, tous les moyens sont mis en œuvre. Dans l’affaire Raddad, il le faut aussi.» Le début d’une longue procédure. Agé de 58 ans, Omar Raddad vit désormais à Toulon, en arrêt maladie, et reste déterminé à faire reconnaître son innocence.

« Non élucidé », 17 septembre, 21h05, Tipik.

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