Nicolas Cage: cet ancien roi de Hollywood qui n’inversera pas la tendance

On dit souvent, malheureusement à raison, que Hollywood est impitoyable avec ses comédiennes. «  À 26 ans, vous êtes ménopausée  », a balancé un jour le scénariste Bruce Wagner. Si on peut penser qu’il exagère, trouver de bons rôles de femmes de plus de 45 ans reste une gageure pour les actrices américaines (et pas vraiment simple dans le reste du monde !). Mais si « l’obsolescence programmée » des actrices est plus violente, les hommes n’y échappent pas tous non plus, quand le physique ne suit pas.

En 1995, Nicolas Cage était le roi de Hollywood. Grâce au désespéré mais éblouissant « Leaving Las Vegas », que rediffuse Tipik ce dimanche, il remportait l’Oscar du meilleur acteur, alors qu’il cartonnait en salle avec « Rock », face à Sean Connery. Mais le comédien a petit à petit perdu tout crédit et aujourd’hui, à 57 ans, n’a plus d’espoir d’inverser la tendance. Quand on parle de ses films, depuis une bonne quinzaine d’années au moins, c’est plus pour se moquer de ses coupes de cheveux et de ses perruques.

Mauvais choix

Pour les comédiens comme lui, John Cusack (complètement disparu des radars à mesure qu’il perdait son sex-appeal) ou même Johnny Depp, les années qui viennent risquent d’être difficiles. Mais son statut de has been, ce n’est pas qu’à ses errements capillaires et esthétiques que Nicolas Cage le doit. La star ne peut s’en prendre qu’à elle-même. Depuis les années 2000, Cage a multiplié les choix de films hasardeux, du genre qui finissent directement en DVD ou en VOD. Le tout pour assurer un train de vie princier. Avec quatre divorces, une île aux Bahamas, des propriétés dans tous les coins et le fisc qui lui est tombé dessus pour quelques oublis (il a accusé son comptable de l’avoir ruiné), Nicolas Cage s’est retrouvé obligé d’enquiller les tournages pour rester à flot.

« J’essaye d’adopter un train de vie plus minimaliste  », pour pouvoir choisir ses rôles, a plaidé le comédien en 2018. Ajoutant : « J’aimerais avoir une longévité. Je veux être capable de continuer à faire des films que ce soit en second ou premier rôle, que ce soit des films destinés à la VOD ou au cinéma. J’ai juste envie de continuer à travailler et à jouer. Je n’ai pas envie de faire des pubs pour Pizza Hut à 75 ans. » Il en prend pourtant le chemin, malgré de temps à autre des films qui échappent au massacre, comme le délirant « Mandy », tourné en Belgique, ou le trip égotiste « The unbearable weight of massive talent », où il joue… Nicolas Cage acceptant de participer à la fête d’un gros trafiquant de drogue contre une somme rondelette. L’occasion de connaître enfin la véritable coupe de cheveux de Nicolas Cage ?

On préférera malgré tout garder le souvenir du Nicolas Cage de « Sailor et Lula », « Volte-face », « Snake Eyes », qui ont fait la gloire du neveu de Francis Ford Coppola, après des débuts si prometteurs dans « Rusty James ». Il y a un immense gâchis dans ce parcours.

« Leaving Las Vegas », 13 juin 2021, 22h10, Tipik.