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Mylène Farmer sort un nouvel album: «La rareté de sa présence médiatique fascine»

Discrète et pourtant si présente : rare dans les médias, absente des réseaux sociaux, Mylène Farmer, qui sort un nouvel album, remplit les stades, est reprise par de jeunes artistes et fait même rêver dans le rap.

La mégastar a déjà écoulé 550.000 billets pour sa future tournée à l’été 2023 en France, Suisse et Belgique, avec sept stades complets et six autres dont les dernières places sont en vente.

Tout ça en entretenant soigneusement un halo de mystère sans équivalent à carrière comparable.

« Réhabilitation »

La sexagénaire a bien donné récemment une interview au Journal du Dimanche, mais on la sent sur la réserve. L’album sorti ce vendredi 25 novembre s’appelle « L’emprise », titre évidemment inspiré par le thème des relations toxiques : « Qui n’a pas croisé le chemin d’une personne dite perverse narcissique ? Qui n’a pas un jour été sous l’emprise d’une telle personne ? ».

Pour le reste, la Franco-Canadienne demeure énigmatique. Interrogée sur la suite de sa carrière, elle se borne à lâcher : « En étant libre (…) Je n’ai pas la réponse que vous attendez, j’imagine ».

« La rareté de la présence médiatique de Mylène Farmer fascine à une époque où tous les artistes sont traversés par la problématique : qu’est-ce que je dois exposer ou non sur les réseaux sociaux ? », décortique Didier Varrod, directeur musical des antennes de Radio France.

« Quand on parle d’elle, le terme « icône » est imparable alors qu’aujourd’hui les autres chanteurs et chanteuses sont concurrencés sur le front de l’image et de la notoriété par des influenceurs ou des personnes issues des programmes téléréalité », développe-t-il.

Sous l’impulsion de Didier Varrod, un concert-création « Version(s) Farmer, sans contrefaçon » verra seize artistes revisiter le répertoire de Mylène Farmer lors de l’Hyper Weekend, festival à la Maison de la Radio et de la Musique (20-22 janvier 2023).

Le casting de ce futur show se révèle un savoureux mélange entre grosses cylindrées (Juliette Armanet, Benjamin Biolay, etc) et nouvelles têtes chercheuses comme la rappeuse Lala &ce (prononcer « Ace » comme au tennis) ou Rebeka Warrior dans l’électro.

Preuve qu’aujourd’hui, plus personne n’a peur de revendiquer son attrait pour Mylène Farmer, alors qu’il y a quelques décennies, beaucoup la snobaient. Didier Varrod s’est « aperçu de cette réhabilitation ces cinq dernières années avec beaucoup de reprises de Mylène Farmer sur le net par des artistes indépendants ».

« Questionnement du genre »

Comme le fait remarquer le directeur musical des antennes de Radio France, « Désenchantée », un des tubes de Mylène Farmer, est même devenu un « hymne pour une génération dévastée par le confinement ». Ce n’est sans doute pas un hasard si la chanteuse Pomme a repris ce titre dès la crise sanitaire.

« Dès les premiers morceaux de Mylène Farmer, « Maman a tort », » Sans contrefaçon », « Libertine », il est question d’insolence, de liberté, de subversion et de questionnement du genre alors qu’on n’en parlait pas encore », déroule ce spécialiste de la scène francophone.

Didier Varrod fait aussi justement remarquer que Mylène Farmer comprend il y a plus de trente ans l’importance « de l’image avec des clips qui tenaient plus du court métrage ».

Il est alors logique de la voir collaborer dans « L’emprise » avec des artistes comme Woodkid (direction artistique, avatar sur la pochette) ou AaRON (dont on entend la patte dans le nouveau morceau « Rayon vert »), qui se signalent eux aussi par un univers visuel fort et une écriture cinématographique dans leur musique.

La diva interpelle bien au-delà de la pop. En 2016, le rappeur Damso confiait ainsi sur MCE TV rêver d’une collaboration avec Mylène Farmer : « Ça serait cool. Me mettre moi dans l’univers de Mylène Farmer et Mylène Farmer dans le mien ».

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