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«My Beautiful Boy»: un fils et un père dans l’enfer de la drogue

Timothée Chalamet et Steve Carell ont évoqué pour nous le sujet ô combien douloureux du film du Belge Felix Van Groeningen.

PourCiné-Télé-Revue

Si vous avez le cœur bien accroché, vous ne manquerez pas ce lundi « My Beautiful Boy » (« Mon garçon magnifique »), le premier film hollywoodien du Gantois Felix Van Groeningen (qui s’était fait connaître avec « Alabama Blues »), qui l’a réalisé et en a cosigné le scénario sur base du livre de David Sheff. Ce dernier, qui faisait partie des producteurs de la série « 13 Reasons Why », coucha en effet sur papier, en 2008, sa terrible expérience de père face à la toxicomanie de son fils Nic, qui fut longtemps prisonnier de la méthamphétamine.

À l’écran, il est incarné par Steve Carell (« The Office ») et Nic est joué par Timothée Chalamet, valeur montante du cinéma mondial depuis « Call Me by Your Name », qui lui valut une nomination à l’Oscar. Aujourd’hui âgé de 25 ans, le jeune acteur, américain par sa mère et français par son père, a été vu ces dernières années dans « Lady Bird », « Hostiles », « Un jour de pluie à New York », de Woody Allen, « The King » et « Les Quatre Filles du docteur March ». Et il est la tête d’affiche de la version 2021 de « Dune », sorti dans nos salles ce 15 septembre.

Fasciné par Heath Ledger

En marge de « My Beautiful Boy », nous avions rencontré Timothée, avec Steve Carell, à l’hôtel Roosevelt de Hollywood. Et nous lui avions demandé pourquoi, selon lui, Nic était tombé si gravement dans la drogue. « La toxicomanie n’est pas une défaillance morale », a-t-il d’abord répondu. « Le monde d’aujourd’hui est extrêmement confus et déroutant, surtout pour les gens de ma génération. Dans cette société post-industrielle, nous n’avons plus accès aux choses qui nous faisaient fonctionner de manière naturelle. Nous avons été coupés de notre humanité. Une réalité qui, selon moi, a fait plonger Nic… »

Il a aussi évoqué avec nous le regretté Heath Ledger, mort d’une overdose à 28 ans, début 2008. « J’ai vu ‘The Dark Knight’ à 12 ans, et ça a été une expérience fascinante. Je n’avais pas la moindre idée de ce qui se passait dans la tête du Joker, ce qui en dit long sur le génie de Ledger. À partir de là, j’ai étudié son travail en profondeur et vu tous ses films. Il avait une façon très intéressante de parler des choses dans les interviews. C’est vraiment lui qui m’a donné envie d’être comédien. »

Steve Carell, qui est le père d’une fille de 20 ans, Elizabeth, et d’un garçon de 17, John, nous a dit, pour sa part, que « le film montre la chose la plus terrifiante qu’un parent puisse vivre ». « Non seulement, le père que j’incarne voit clairement que son fils est en danger, mais il comprend qu’il n’a absolument pas la capacité de modifier sa trajectoire destructrice. Et ça, pour moi, c’est le pire… Ce rôle n’a pas changé la manière dont ma femme et moi élevons nos enfants, mais je suis clairement plus attentif à leur adolescence, cette période d’exploration semée d’embûches. Désormais, quand je les dépose à l’école, je les serre un petit peu plus fort dans mes bras. Je cherche toujours à toucher du bois quand je parle d’eux, pour ne jamais connaître le même drame que mon personnage. »

« My Beautiful Boy », 27 septembre, 20h40, la Une.

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