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Muriel Robin: «Je n’ai pas confiance en moi»

Malgré ses doutes, la comédienne est épatante dans « Mon ange », une mini-série en quatre épisodes où elle incarne une mère désemparée à la recherche de sa fille disparue depuis huit ans.

PourCiné-Télé-Revue

Si on continue de garder avant tout de Muriel Robin l’image d’une humoriste, dont les sketchs-cultes demeurent des pépites, la comédienne de 66 ans a prouvé depuis longtemps qu’elle excellait également dans des rôles plus dramatiques, en particulier dans des téléfilms, comme « Marie Besnard, l’empoisonneuse », « Mourir d’aimer », « Jacqueline Sauvage » ou encore « Le premier oublié », sur la maladie d’Alzheimer. Et c’est une nouvelle fois par le biais du petit écran qu’elle nous prouve toute l’étendue de son talent, en incarnant dans « Mon ange » Suzanne Brunet, dont la fille, Julie, a disparu il y a huit ans. Malgré les années, elle ne se résout pas à abandonner les recherches. Qu’est-il arrivé à Julie ? Est-elle toujours vivante ? L’espoir renaît quand Suzanne tombe sur un vieil article dans un journal, où, sur la photo d’une manifestation, une jeune femme de dos a un pull qui ressemble à celui que portait Julie quand elle a disparu.

Présenté il y a quelques semaines au festival de la fiction de La Rochelle, « Mon ange » a été récompensé du prix de la meilleure série. C’est Muriel Robin qui est venue chercher la récompense, ce qui lui a valu une standing ovation après son discours. On la retrouvera aussi bientôt dans un téléfilm produit par Arte, « Doutes », où, cette fois, elle incarne une journaliste dont le mari est accusé d’agression sexuelle et qui va elle-même mener l’enquête pour découvrir la vérité. Un autre rôle fort.

Et pourtant, malgré tous ces personnages marquants, Muriel Robin estime toujours qu’elle n’est pas reconnue à sa juste valeur, en particulier par le milieu du cinéma, qui l’a boudée, y compris pour des rôles comiques, qui selon elle lui sont passés sous le nez, du moins les plus intéressants (car ce n’est pas vraiment des « Visiteurs 2 » qu’elle a envie qu’on se souvienne).

« Cela fait trente ans que je remplis des salles et pourtant, je dois bien constater qu’en trente ans, je n’ai pas reçu la moindre proposition dans des comédies françaises », confiait-elle en septembre à nos confrères du « Soir mag ». « À mon âge, 66 ans, je ne sais plus quoi penser de ce mystère. Mon nez est trop petit, ma mâchoire est trop carrée, je suis homosexuelle, je n’en sais rien ! Peut-être que je fais peur… »

Alcool, dépression

Cette indifférence à son égard des réalisateurs de films demeure une des grosses blessures de sa vie. « Cela m’a tuée ! J’ai bu, j’ai fumé, j’ai fait des dépressions. Si c’était à refaire, je quitterais le métier bien avant. Cela m’a détruite. Cela m’a fait douter de la comédienne que j’étais. Finalement, j’ai lâché prise, j’ai fait mon deuil, même s’il restera toujours un petit sac de larmes qui est là. On a besoin d’être choisi, cela enlève le doute, sinon ça nourrit le manque de confiance, qui est un gros problème chez moi. Je suis sûre de moi, mais je n’ai pas confiance en moi, ce n’est pas du tout la même chose ! » Pourtant, au vu de ses prestations, elle n’a certainement pas à douter de ses capacités.

« Mon ange », 28 octobre, 20h30, TF1.

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