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«Montand est à nous»: France 3 consacre un documentaire inédit à Yves Montand, avec des images et des interviews rares de l’acteur

Ce documentaire inédit nous permet de découvrir des images et interviews rares de l’artiste, qui aurait fêté ses 100 ans.

PourCiné-Télé-Revue

Ce 13 octobre, Yves Montand aurait fêté ses 100 ans, si son cœur ne l’avait pas lâché le 9 novembre 1991, il y a trente ans et pile deux ans après la chute du mur de Berlin, que cet ancien communiste de cœur avait dû appeler de ses vœux. Pour célébrer ces dates, France 3 diffuse le documentaire d’Yves Jeuland, présenté au dernier Festival de Cannes, dans la section Classics. « Montand est à nous » est un film de fan. En voix off, Yves Jeuland confesse dès les premières minutes s’être passionné pour l’artiste après que ses parents lui eurent offert en 1981 le double album de son tour de chant à Bercy. Il termine par des images de la vente aux enchères des biens de l’artiste, en 2017, où il a pu acheter le chapeau boule porté par Montand sur scène…

Peut-être est-ce pour cette raison qu’il dépose un voile pudique sur certaines aspérités de l’artiste. Il oublie d’évoquer qu’à leur rencontre en 1949, Simone Signoret était toujours mariée à Yves Allégret, avec qui elle avait eu une fille, Catherine Allégret. De même, son infidélité avec Marilyn Monroe est à peine évoquée, sans aborder les ravages qu’elle allait provoquer chez sa femme.

Ces réserves émises, on comprend que ce qui a intéressé le réalisateur, c’est l’artiste et le militant politique. Et là, les amateurs vont se régaler. Yves Jeuland a rassemblé sur 1h40 un nombre spectaculaire d’images inédites et d’extraits d’interviews d’une franchise rare. Il faut voir Yves Montand parler d’Edith Piaf, l’un de ses pygmalions, rencontrée à son arrivée à Paris, en 1944 : « Ce n’est pas moi qui l’ai quittée, c’est elle qui m’a largué, et durement, encore. J’ai mis deux ans à m’en remettre, c’était ma première vraie histoire d’amour, et je crois pas qu’on en ait des kilos dans la vie. »

On découvre aussi Montand d’abord chanteur par défaut, pour éviter le destin tout tracé des familles émigrées italiennes (son vrai nom est Ivo Livi) : l’usine. « J’avais envie d’être acteur, pas d’être chanteur. Les chanteurs, pour moi, c’était des invertébrés », lâche l’artiste de music-hall. On assiste à son extraordinaire essor, de Marseille aux plus grandes salles du monde entier. Le cinéma qu’il adore pourtant semble devoir échapper au chanteur au répertoire insouciant. « Je ne comprenais rien à rien au cinéma. J’étais paralysé devant un appareil de cinéma. J’en ai pris un coup sur la tête. » Pour lui, il faudra attendre la rencontre avec le cinéaste Costa-Gavras dans « Compartiment tueurs » pour qu’il devienne un acteur, quinze ans après avoir tourné son premier film.

Jeuland montre aussi des documents rarissimes concernant l’engagement politique d’Yves Montand, qui s’échappera d’un communisme atavique vers une réflexion et une action de plus en plus désabusées, en compagnie de Simone Signoret. Sans apprendre de nouvelles choses, on frôle comme jamais l’homme, celui dont Simone disait qu’elle ne l’avait jamais vu heureux.

« Montand est à nous », 14 octobre, 21h05, France 3.

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