Michel Cymes: «Je ne ferai pas de la télé jusqu’à 80 ans»

Qu’est-ce que l’expérience du jeu vous a appris ?

Je me suis mis un petit peu en danger, ça fait du bien, quels que soient notre âge et notre expertise. Relever le défi de faire quelque chose de nouveau, c’est toujours très motivant et très excitant intellectuellement. Ensuite, ça m’a appris à gérer ma mémoire, ma concentration et à être très attentif aux autres.

Dounia Coesens est une partenaire qui envoie, ça aide !

Dounia est d’une gentillesse, d’une bienveillance, d’une simplicité… Et surtout, elle m’aide beaucoup. Autant je l’aide dans ses gestes de médecin, autant elle m’épaule dans tout ce qui est comédie. Quand on répète, elle me donne des conseils très utiles et je suis une véritable éponge.

Votre personnage a du mal à exprimer ses sentiments, même amicaux…

C’est un peu un ours. Un médecin a beaucoup de contacts avec les humains, ce n’est pas le cas d’un vétérinaire. Et puis, on verra au fil des épisodes que j’ai souffert, que j’ai eu des blessures, et tout ça fait de moi quelqu’un qui n’est pas capable d’exprimer un « Je t’aime » à son fils ou à une femme.

On voit d’adorables brebis dans les bras des uns et des autres, a priori destinées à la casserole. Ça vous interpelle ou êtes-vous un carnivore sans état d’âme ?

Je le suis, mais lorsque j’ai fait mettre bas une brebis dans le premier épisode, ça m’attristait qu’elle puisse éventuellement finir en côtelettes. J’ai donc payé à l’éleveur le montant qu’il aurait reçu de l’abattoir. Cet agneau est devenu un mouton qui s’appelle Le Goulu et vit tranquillement sa vie de mouton dans les pâturages auvergnats.

Comment avez-vous réagi à la déprogrammation de vos émissions « Antidote » et « Vitamine C » ?

Sans aucun problème. Quand on nous a donné la case sinistrée de 17h40, le dimanche, on nous a dit « Faites ce que vous pouvez ». On s’est amusés, ça n’a pas pris hélas… Quand on fait de la télé, il faut savoir accepter que des choses auxquelles on croit ne fonctionnent pas. Ces deux émissions n’ont pas bien marché, eh bien, on passe à autre chose. Ce n’est pas une sanction personnelle, la case ne correspondait pas à ce genre de programme.

Vous avez dit que vous envisagiez d’arrêter la télé dans deux, trois ans. On n’imagine pas l’hyperactif que vous êtes en rester là.

J’ai 65 ans dans quelques jours, je ne vais pas faire de la télé jusqu’à 80 ans. Je continuerai, mais peut-être beaucoup moins qu’aujourd’hui. Je sais aussi qu’à la télé, on ne vous arrête pas si ça marche bien. Quelle que soit la passion que j’ai pour ce métier, il y a un moment où il faut penser à lever le pied.

« La doc et le véto : Partir, revenir », 17 mai, 21h10, France 3.