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«Le Serpent» sur Netflix: l’intense préparation de Tahar Rahim

L’acteur était, depuis longtemps, intrigué par l’idée d’explorer le mal à travers un personnage.

PourCiné-Télé-Revue

Initialement diffusé sur la BBC en début d’année, « Le Serpent » nous fait frissonner sur Netflix, depuis une semaine. La mini-série policière britannique, inspirée de faits réels, n’a, en effet, pas quitté le Top 10 de la plateforme de streaming depuis sa publication. Un succès qu’elle doit à une histoire sordide fascinante, mais surtout à la justesse des performances, tout particulièrement celle de Tahar Rahim.

Lorsqu’on lui propose d’incarner le tueur en série, Charles Sobhraj, l’acteur est immédiatement renvoyé à un livre qu’il a lu à l’adolescence, « La Trace du Serpent », et qui avait éveillé en lui l’idée d’incarner ce personnage manipulateur un jour. « J’avais envie d’explorer le mal dans un personnage depuis longtemps. (…) J’ai fantasmé sur l’idée de le jouer à 16 ans, parce que c’était un acteur finalement, qui changeait d’identité constamment » a-t-il récemment confié à Allociné.

Pourtant, durant sa préparation, il a du mal à trouver une connexion avec ce personnage, élément important de son processus créatif : « L’intérêt que j’ai habituellement à créer mes personnages de l’intérieur, je n’arrivais pas à le faire. Alors, je me suis dit “tentons de l’extérieur”. C’est presque un sacrilège, parce que ça voudrait dire que je fabrique quelque chose. »

La star de « The Eddy » se concentre donc sur le look de Charles Sobhraj, mais aussi sa façon de parler, de marcher, de se tenir, etc. « J’ai pensé à un animal. Alors évidemment un serpent, et j’ai choisi le cobra. Parce qu’il y a une sorte de champ lexical qui relève du charme. (…) La danse, la flûte, cette espèce de stature, très droite, très hypnotique et froide. » a-t-il expliqué.

Il étudie ensuite la psychologie des tueurs en série, et rencontré plusieurs spécialistes, comme l’écrivain Stéphane Bourgoin. Il n’a cependant pas souhaité rencontrer le vrai Charles Sobhraj, encore vivant et incarcéré dans une prison népalaise depuis 2004, pour des raisons éthiques : « Je ne pouvais pas faire ça. D’abord par rapport aux victimes, à leurs familles. Par respect pour eux. Mais aussi, je ne voulais pas lui donner plus d’importance. Parce qu’il adore ça. (…) En plus, c’est quelqu’un qui monnaie toutes les interviews, alors je n’allais pas me retrouver, en plus de ça, à payer un criminel. »

Finalement, Tahar Rahim parvient à trouver une connexion avec le personnage, grâce à une ligne de dialogue de l’épisode 3, qui le ramène à ses débuts modestes : « Si j’avais dû attendre que le monde vienne à moi, je serais encore en train d’attendre. Tout ce que j’ai toujours voulu, j’ai dû le prendre. » « Je viens d’un petit quartier, d’une famille ouvrière. Personne n’avait de connexion avec le cinéma ou le milieu. Du coup, j’ai dû faire pareil. Je voulais ça, donc j’ai dû prendre mon petit sac, mes petites économies en poche, venir à Paris, pas trop savoir où j’allais dormir, et aller chercher les choses et les prendre. »

Une fois sur le tournage, sa préparation intensive continue et il décide de s’isoler. « J’avais besoin d’être seul et j’ai décidé de ne pas parler à mes collègues, que ce soit sur le plateau ou en dehors. Ce n’était pas ce que je le voulais et c’était gênant pour moi de le faire, mais j’en avais besoin de pouvoir me concentrer. » a-t-il, par ailleurs, révélé à Vogue Hommes.

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