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Laura Laune: «Pour moi, le trash n’est jamais gratuit»

La RTBF diffuse le spectacle de l’humoriste belge découverte grâce à « La France a un incroyable talent ». Son humour noir est jouissif.

PourCiné-Télé-Revue

On rigole jaune avec votre one woman show : il traite de sujets graves comme l’inceste, les violences, l’homophobie. Vous ne vous interdisez rien ?

Je me laisse une totale liberté dans les thématiques. Pour moi, le trash n’est jamais gratuit. C’est la façon dont chaque sujet est traité qui va permettre d’en rire. Tout le défi de l’humour noir est là et c’est ce qui me passionne.

Dans chaque sketch, vos punchlines osées tranchent avec votre apparence plutôt sage…

Oui, j’ai depuis toujours cette apparence de petite fille innocente. J’avais envie de surprendre les gens sur les préjugés qu’ils avaient de moi. Ce contraste crée la surprise et c’est ce qui amène le rire.

Monter sur scène, c’est pour vous…

J’ai décidé de faire ce métier parce que j’avais besoin de parler de sujets qui me tenaient à cœur, surtout les discriminations. Avec l’humour, j’ai envie de faire réfléchir, d’amener un débat et de dénoncer.

Dans la vie, vous êtes plutôt gentille petite fille ou diable ?

Je suis le contraire de ce que je suis sur scène : timide et réservée, plutôt solitaire.

On vous a récemment diagnostiqué un syndrome d’Asperger. Comment est-ce possible de l’avoir découvert à l’âge adulte ?

Je me suis toujours sentie en décalage. J’ai commencé à me renseigner via une connaissance et tout ce que je lisais sur le sujet me parlait beaucoup. J’ai donc fait les tests, qui se sont avérés positifs. Le diagnostic a été un soulagement. J’ai toute ma vie eu l’impression qu’on me disait de fonctionner comme une droitière alors que je suis gauchère. Le syndrome d’Asperger est une forme invisible d’autisme et sans déficience intellectuelle. Cela se traduit par des petites difficultés au quotidien. La vie sociale est fatigante pour moi, j’ai besoin de solitude, que tout soit organisé. Les imprévus sont compliqués à gérer.

Vos dates pour votre prochain spectacle affichent complet en France. Vous serez fin de l’année en Belgique. À quoi doit-on s’attendre ?

On retrouvera mon univers trash, mais ce sera plus intime. Je parlerai plus en profondeur de moi. Et puis, il y a énormément de choses dans l’actu qui m’inspirent, comme la situation sanitaire.

Et la chanson et le cinéma ?

Je prépare actuellement un album et j’ai un projet d’écriture de série.

« Le diable est une gentille petite fille », 20 janvier, 20h05, Tipik.

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