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Kevin Spacey, accusé d’agressions sexuelles, va faire son come-back au cinéma

Malgré les accusations d’agressions sexuelles, le comédien tournera bientôt pour un studio italien, comme Roman Polanski.

PourCiné-Télé-Revue

Banni de tout tournage depuis octobre 2017, Kevin Spacey, 61 ans, va bientôt effectuer son come-back au cinéma, dans « L’uomo che disegnò Dio » (« L’homme qui a créé Dieu »), un film italien réalisé par l’acteur et cinéaste Franco Nero. L’interprète de Django, personnage-culte du western spaghetti, a décidé de braver l’opprobre tombé en octobre 2017 sur l’acteur américain quand celui-ci s’est retrouvé accusé de plusieurs agressions sexuelles, dont l’une commise en 1986 sur le comédien Anthony Rapp, alors mineur. Rappelons que si les plaintes déposées contre Kevin Spacey se sont multipliées, aucune n’a abouti jusqu’à présent. Néanmoins, l’annonce de son retour fait bouillir beaucoup de gens.

Sur ABC News, Franco Nero, à l’origine du projet, s’est, lui, montré très enthousiaste : « Je suis heureux que Kevin ait accepté de participer à mon film. Je le considère comme un grand acteur et je suis impatient de commencer le tournage.  » Kevin Spacey devrait donner la réplique à Vanessa Redgrave, l’épouse de Franco Nero.

Il enquête sur des… crimes sexuels

La pilule est d’autant plus dure à avaler que Kevin Spacey devrait interpréter un détective privé enquêtant sur des crimes sexuels… Franco Nero réussira-t-il réellement à aller au bout de son projet, ou la levée de boucliers que déclenche déjà son choix risque-t-elle de mettre à mal le film avant même le premier tour de manivelle ? On se souvient que la seule visite de Kevin Spacey fin de l’an dernier sur le tournage d’un film de Claude Lelouch, où l’acteur posait notamment avec Béatrice Dalle et Sandrine Bonnaire, avait suscité l’indignation. Lelouch avait dû rapidement réagir pour démentir toute participation de Spacey à son film.

De son côté, Netflix doit encore avoir sur le ventre les 37 millions de dollars jetés à la poubelle pour la production du biopic « Gore ». Kevin Spacey venait d’achever de camper Gore Vidal dans ce film consacré à l’écrivain américain quand l’affaire a éclaté. Là, contrairement à ce qu’a fait Ridley Scott pour « Tout l’argent du monde », impossible de purement et simplement effacer Spacey de l’image au profit d’un autre comédien. Surtout que le film explorait le comportement parfois ambigu de Vidal, homosexuel, envers de jeunes hommes. Il n’est pas sûr qu’on verra jamais cette œuvre sur le moindre écran. Les producteurs de « L’uomo che disegnò Dio » devront avoir les reins solides.

L’Italie semble se profiler comme la terre d’exil des proscrits de #MeToo, puisque Roman Polanski s’apprête à tourner en Suisse « The palace » pour le studio transalpin Rai Cinema. « J’ai conscience de la controverse autour de Roman Polanski, mais nous nous intéressons à la part artistique du projet. Lors du dernier Festival de Venise, la présence en compétition de son film J’accuse avait entraîné des protestations, mais il a fini par remporter le Grand Prix du Jury », a rassuré le producteur Paolo Del Brocco. Leur talent suffira-t-il à tout faire accepter ?

« American Beauty », 15 juin 2021, 20h10, Plug RTL.

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