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Justine Katz («#Investigation»): «On appuie là où ça fait mal«

Après six numéros en fin de saison dernière, le magazine d’enquête de la RTBF revient avec un reportage-choc sur les organisations sectaires.

PourCiné-Télé-Revue

Le lancement de « #Investigation « avait été postposé en mars dernier à cause du coronavirus, avant finalement de voir l’émission débarquer à l’antenne début mai. Comment ont été accueillis les premiers numéros ?

Les retours ont été plutôt bons. C’était un pari. On avait prévu le lancement le 25 mars et on a dû tout reporter. On s’est demandé si on n’allait pas attendre septembre pour mettre l’émission à l’antenne et puis, finalement, on a quand même décidé de la programmer avant l’été. On n’est pas déçus de l’avoir fait. On a tourné autour des 20 % de parts de marché. La sauce a pris. Et ce qui est le plus étonnant, c’est qu’en six émissions, la marque s’est déjà imposée. Quand on me croise dans la rue, on me parle maintenant de « #Investigation », alors qu’avant on me parlait toujours des attentats.

Certains reportages n’ont-ils pas pu être tournés comme prévu en raison de la crise sanitaire ?

Il y en a deux ou trois qui n’ont pas repris, car ils nécessitaient des tournages hors Europe. Du coup, on les a mis en pause. On ne peut pas tout faire. Il faut protéger nos équipes. Mais la grande majorité des enquêtes ont pu reprendre en juin.

Vous revenez ce mercredi avec un reportage sur les organisations sectaires…

Il y a deux volets à l’enquête. L’un consacré à cette tendance bien-être qui dérive parfois en exercice illégal de la médecine et va jusqu’à conseiller d’arrêter certains traitements en cas de maladies graves. L’autre partie s’intéresse à une organisation de type religieux, financée par les autorités publiques et où l’on dénombre certaines pratiques très graves, qui vont jusqu’à des abus sexuels. On analyse comment la manipulation s’opère. On a des témoignages de gens qui se sont retrouvés sous l’emprise de ce genre d’organisation. C’est une enquête qui a pris six mois.

Quels sont les autres sujets sur lesquels vous planchez déjà ?

On va revenir sur le Covid ainsi que sur la situation des hôpitaux. On a également un reportage sur la déradicalisation, avec des témoignages rares.

Vos équipes voient-elles souvent les portes se fermer devant elles ?

Forcément, ça arrive. Quand on pose des questions qui dérangent, ça ne plaît pas à tout le monde. Il y a des personnes ou des institutions qui n’ont pas envie qu’on mette notre nez dans leurs affaires. Quand on va à une conférence de presse, on n’est pas spécialement bien reçus lorsqu’on demande des réponses à certaines questions.

Vous subissez parfois des pressions ?

En interne, à la RTBF, non. On travaille de manière très indépendante. On ne nous a jamais demandé de ne pas faire tel sujet. Venant de l’extérieur, c’est plus compliqué. Il y a parfois un coup de pression avant la diffusion, des coups de fil. Mais il faut garder la tête froide. Quand ça arrive, on se dit qu’on est dans le bon et qu’on appuie là où ça fait un peu mal.

#Investigation ** 20 h 20 La Une

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