Accueil Ciné-Télé-Revue Musique

«Il n’y aura plus jamais la Céline d’avant»: Céline Dion au plus mal, la dépression qui se cache derrière ses ennuis de santé

La chanteuse inquiète plus que jamais après l’annulation de sa tournée américaine. Sa biographe, Elisabeth Reynaud, nous en dit plus sur le mal-être qui la consume.

PourCiné-Télé-Revue

Rien ne va plus pour Céline Dion, du moins en apparence. Il est vrai qu’il est difficile de ne pas s’inquiéter pour la chanteuse, qui fêtera ses 54 ans le 30 mars. Elle a annulé coup sur coup son retour à Las Vegas et l’entièreté de sa tournée américaine. En cause, des « spasmes musculaires graves et persistants qui l’empêchent de performer sur scène », dixit le communiqué officiel. Mais qu’est-ce qui se cache réellement derrière ses ennuis de santé, quand on sait que les spasmes musculaires peuvent être causés par la fatigue, mais aussi le stress et l’anxiété ? Elisabeth Reynaud, qui connaît bien la chanteuse et lui a consacré plusieurs livres, dont « Céline Dion, icône et femme de cœur », sorti il y a un an, analyse la période compliquée que traverse l’interprète de « My heart wil go on ».

Comment expliquez-vous les ennuis de santé de Céline ?

Elle a eu une très grosse dépression à la mort de René, en 2016, et ensuite, en 2020, à la mort de sa mère. La disparition de René, même si elle était prévisible, a été un choc, c’était l’homme de sa vie, qu’elle connaissait depuis ses 13 ans, et là-dessus est arrivée une deuxième couche avec le décès de sa maman. C’étaient les deux piliers de sa vie. Peu de gens le savent, mais lorsque Céline avait 3 ans, elle a été renversée par une voiture sur la route qui longeait leur maison. Madame Dion s’est alors encore plus attachée à sa petite dernière et elles sont toujours restées très intimement liées. Ça a créé un lien encore plus fort entre elles.

Pour vous, les spasmes musculaires sont donc la conséquence de ses dépressions ?

J’ai l’habitude de dire que Céline est une superstar, mais pas une superwoman. Ce qui lui arrive est totalement psychosomatique après ces deux deuils, auxquels s’est ajouté le stress causé par la pandémie. Céline a toujours été obsédée par la conservation de sa voix. Elle a toujours craint le moindre courant d’air, le moindre rhume. Quand on sait que le covid attaque les voies respiratoires, c’est typiquement une épidémie qui a tout pour l’angoisser. Elle se prémunit de tout contact qui pourrait être dangereux pour elle.

Quel soutien représentent ses enfants dans cette épreuve ?

La survie absolue de Céline, ce sont ses enfants. Mais René-Charles n’a pas pris la suite de son père. Elle rêvait qu’il devienne son manager, mais il est d’une part trop jeune et de l’autre, il sait quelle est l’exigence terrible de sa mère. Il n’est pas prêt à donner sa vie pour la carrière de sa maman. Elle a dû être très déçue de sentir que René-Charles s’éloignait d’elle, même si c’est normal. Il a sa vie d’homme à faire. Quant aux jumeaux, Nelson et Eddy, ils auront bientôt 12 ans. Ils sont à l’école, elle ne peut plus les emmener partout comme elle le faisait lorsqu’ils étaient plus petits. Si elle repart en tournée, elle sera obligée de s’en séparer, sauf pour les dates estivales. Pour elle, c’est le troisième calvaire après les décès de René et de sa mère.

Vous craignez pour son avenir ?

Sur le long terme, non. Mais il n’y aura jamais plus la Céline d’avant. Elle va prendre plus de temps pour elle-même.

Ce qu’elle vit actuellement contraste avec la période qui avait suivi le décès de René, où elle avait fait une sorte de crise d’adolescence à 50 ans, en jouant les fashionistas, changeant de tenue quatre fois par jour…

Absolument. Elle avait alors jeté sa gourme. Elle le dit elle-même, elle n’a jamais eu d’enfance, d’adolescence, elle a tout de suite été une bête de travail. Et là, un an et demi après la mort de René, elle a fait sa petite crise de folie.

Ce n’était cependant pas une sorte de fuite en avant, pour étouffer sa tristesse, ne pas affronter réellement le vide laissé par René ?

Oui, selon moi, c’était très artificiel, pour évacuer un trop-plein de chagrin, qui l’a finalement rattrapée. C’était un sauve-qui-peut qu’elle a vécu comme une passionnée de mode. Mais je garde quand même en mémoire ce très beau pas de deux qu’elle a fait avec son danseur Pepe Munoz dans une vidéo en noir et blanc, où elle est incroyable. Elle a dansé trois heures par jour pendant plusieurs mois pour faire cette séquence, dans laquelle elle exprimait mieux qu’à n’importe quel autre moment sa souffrance et son éloignement du personnage qui était le sien.

Retrouvez notre dossier complet sur Céline Dion dans le Ciné-Télé-Revue actuellement en vente.

A lire aussi

Voir toutes les news