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«Hacks»: Jean Smart est délectable en diva «chameau» qui peine à rester dans le coup

HBO Max marque à nouveau des points avec cette série drôle et caustique qui rend hommage aux femmes humoristes.

PourCiné-Télé-Revue

Ce jeudi 13 mai, le service de streaming américain HBO Max a largué les deux premiers épisodes (d’une durée de trente minutes chacun) d’une série qui nous a tout de suite excités : « Hacks ». Ce terme argotique désigne des artistes médiocres, et on doit croire que les deux personnages de femmes au centre de cette fiction peuvent être vues ainsi… La première, Deborah Vance, est une star du stand-up qui s’est fait une fortune colossale avec des séries et des shows d’humour qui ont diverti des millions de gens pendant des décennies. Mais quand l’histoire commence, son manager lui fait comprendre qu’il va réduire le nombre de ses dates annuelles dans la salle de Las Vegas où elle se produit, car elle ne fait plus autant recette qu’avant… Une annonce qui la met hors d’elle. Car cette diva, proche du chameau, n’est pas du genre à se laisser faire… Et elle a une haute opinion d’elle-même.

On peut écrire la même chose de la jeune Ava, auteure, humoriste et scénariste à Los Angeles, à qui tout le métier vient de tourner le dos après qu’elle ait fait une blague douteuse sur Twitter à propos d’un sénateur et son fils homo. Sans boulot, elle va se retrouver obligée de travailler pour Deborah, dont le style n’est pas du tout sa tasse de thé et dont elle ne connaît absolument rien. Envoyée dans l’immense propriété de cette dernière, elle va d’abord échanger avec elle quelques amabilités bien gratinées, ce qui montre à Deborah qu’elles sont peut-être bien faites du même bois ! Mais pour Ava, la mise à l’épreuve ne fait commencer, et atteint un premier sommet quand sa nouvelle patronne lui demande d’acheter pour elle une antiquité rarissime, une poivrière pour laquelle elle est prête à débourser 20 000 dollars. Ça promet !

On le répète : on s’est immédiatement fait happer par cette nouveauté, que l’on doit à Paul W. Downs, Lucia Aniello et Jen Statsky, qui avait tous les trois bossé sur la sitcom « Broad City ». Avec « Hacks », ils ont voulu rendre hommage à certaines femmes humoristes remarquables, « des talents incroyables qui pratiquent cet art depuis si longtemps ». Jean Smart, qui est absolument fantastique dans le rôle de Deborah, a relaté qu’elle avait elle-même toujours rêvé d’être une vedette de stand up. Elle aurait excellé là-dedans également car elle peut absolument tout faire ! Ces dernières années, on l’a souvent revue sur les petits écrans, dans les séries « Fargo », « Watchmen » ou le récent « Mare of Easttown » (où elle joue la mère de Kate Winslet), et on en redemande. Elle est tout simplement géniale et si naturellement drôle ici !

Sur une note plus triste, on notera que dans la fiction, l’ex-mari de Deborah, qui avait épousé sa sœur après elle, décède soudainement. Et dans la vraie vie, l’époux de Jean, le comédien Richard Gilliland, est mort à 71 ans le 18 mars dernier. Raison pour laquelle elle n’a pas trop fait de promotion.

Il y a deux mois, Jean Smart a perdu son mari, le comédien Richard Gilliland.
Il y a deux mois, Jean Smart a perdu son mari, le comédien Richard Gilliland. - Isopix

Aussi marquante et impeccable soit ici la performance de Jean, elle n’éclipse pas du tout celle de sa jeune partenaire, Hannah Einbinder. Nouvelle venue dans le monde de l’humour, celle-ci est épatante aussi en « demoiselle je sais tout et je vaux mieux que ça » qui prend Deborah de haut. Les deux actrices sont constamment « aidées » par des dialogues intelligents et drôles, où pointent parfois des références à la culture populaire américaine. En un mot comme en cent, et même si le deuxième épisode est un peu plus faible que le premier, voici une série caustique des plus recommandables !

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