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«The Gabby Petito Story»: que vaut le film qui dramatise la fin tragique de Gabby Petito il y a un peu plus d’un an?

Produit de la chaîne Lifetime, cette reconstitution montre bien l’évolution horrible de la relation de la jeune femme avec son fiancé, qui lui ôta la vie. Mais elle n’évite pas les critiques…

PourCiné-Télé-Revue

Fin août 2021, la jeune New Yorkaise Gabby Petito, 22 ans, était portée disparue alors qu’elle faisait un road trip dans son grand pays avec son fiancé Brian Laundrie, 23 ans. Et le 19 septembre, le FBI retrouvait son corps sans vie dans un parc naturel du Wyoming. L’autopsie révéla qu’elle mourut par strangulation… Et début octobre, c’est la dépouille de Laundrie, en état de décomposition, qui fut découverte, après battues, dans une réserve naturelle de Floride. Il s’était tiré une balle dans la tête. À ses côtés, fut trouvé un carnet où il donne une version fictive de la mort de Gabby. Selon lui, elle se serait grièvement blessée au front après avoir traversé une rivière, et l’aurait supplié d’abréger ses souffrances. Mais ailleurs dans le carnet, il finit par avouer qu’il est le responsable de sa mort.

Ce 1er octobre à 20h, la chaîne américaine Lifetime a lancé « The Gabby Petito Story », un film non-documentaire avec des vrais acteurs, qui revient sur le destin tragique de la douce Gabby, qui ambitionnait d’être une influenceuse qui compte et avait créé un blog où elle documentait son périple avec Brian. Les photos qu’elle postait sur les réseaux sociaux reflétaient toutes le bonheur et l’épanouissement, mais, le film le confirme, la réalité était toute autre…

Elle commença à sortir avec Brian en mars 2019, et quitta son Bluepoint natal pour migrer dans sa Floride à lui, où l’un et l’autre firent des petits boulots. Jusqu’à ce que Brian, en plein Covid, décide qu’il leur fallait prendre la route, et le frais, et sillonner les États-Unis. Ce qu’ils firent fin 2019, début 2020, puis plus « sérieusement », fin de cette année-là, lorsque Gabby fit l’acquisition d’une camionnette idéale pour une vie de nomade et de campeurs.

Dès le début de leur relation, Brian se montre particulièrement possessif et voit d’un très mauvais œil que sa moitié communique avec qui que ce soit de sexe masculin. Un soir, il lui subtilise même sa carte d’identité pour qu’elle ne puisse pas entrer dans la boîte où elle voulait tant aller danser avec sa meilleure amie Rose. Laquelle essaie de faire voir à Gabby que la jalousie de Brian est extrêmement toxique. Mais l’intéressée passe au-dessus de cet incident, et de plusieurs autres, et embarque avec lui dans un trip qui lui sera fatal.

En route, les disputes s’accumulent, et après qu’un couple a assisté à l’une d’entre elles, le couple est arrêté par la police, qui veut savoir ce qui se passe. Gabby explique qu’ils viennent de se chamailler, mais l’agent remarque que l’un et l’autre présentent quelques égratignures et bleus. Elle défend alors Brian et dit que, oui, il l’a attrapée et serrée à la gorge, mais que c’est elle qui l’avait frappé en premier. « Je souffre de troubles obsessionnels compulsifs. » Le policier veut que Brian confirme avoir été attaqué, mais à cela, il sourit…

Plein d’insécurités, mentalement instable, colérique…

Et l’escalade se poursuit… Brian, dont on sait depuis le début qu’il doit prendre des cachets contre l’anxiété, se montre de plus en plus colérique et imprévisible, ce qui a pour effet de terrifier Gabby et l’éloigner de lui. Elle se confie au téléphone à sa mère Nicole, et il surprend leur conversation. Pendant trop longtemps, Gabby a « accepté »… mais ne peut plus continuer à vivre avec cet homme plein d’insécurités, mentalement très instable et qui est même devenu menaçant.

Un soir, dans une forêt, elle vide enfin son sac et lui dit, en mettant des gants, que ça ne marche pas entre eux et qu’elle veut rompre. Ce que Brian ne supporte pas, évidemment, mais au point où il perd littéralement la tête, et lui presse le cou jusqu’à la faire suffoquer. Ce qu’on ne voit pas à l’écran…

Voilà pourquoi et comment la jeune vie de Gabby Petito, pleine de promesses, s’éteignit en quelques minutes.

Le film reconstitue ensuite la battue nationale organisée pour retrouver sa trace et revient sur l’incroyable soutien de millions de gens sur les réseaux sociaux. Puis on assiste, quand elle apprend l’horrible nouvelle, à l’effondrement de la maman de Gaby, Nichole Schmidt, jouée par Thora Birch, 40 ans, qui fut révélée au monde en 1999 dans « American Beauty » de Sam Mendes. Elle est aussi la réalisatrice de cette dramatisation qui donne un terrifiant aperçu des liens toxiques qui unissaient Gabby et Brian, lesquels souffraient d’une telle dépendance affective qu’elle les tua.

Nous reprocherons au film d’être trop détaillé dans sa première partie, ce qui l’oblige à aller plus vite et prendre des raccourcis dans la seconde. Avant même sa diffusion, beaucoup pointèrent son manque de dignité et de respect, déplorant qu’il arrive alors que la douleur de la famille Petito est encore très à vif… On ne peut pas leur donner tort, mais à côté de ça, il est interrompu par de nombreux spots visant à conscientiser sur les violences conjugales, ce qui lui donne une bonne raison d’exister.

Enfin, même si elle est très bien dans le rôle de Gabby (tout comme son partenaire Evan Hall, alias Brian), l’actrice Skyler Samuels a été critiquée pour son âge… Elle a 28 ans et fait effectivement plus âgée que la vraie Gabby. Mais comme pour le film « Hot Take : The Depp/Heard Trial » qui est aussi arrivé ce week-end aux États-Unis, ce projet a dû se monter vite et avant que l’affaire ne s’estompe complètement des mémoires voire des cœurs. D’où la difficulté de dégoter, en un temps minimum, l’actrice au plus proche de Gabby physiquement.

Parce que cette affaire eut un retentissement international, il ne fait pas de doute que ce film de nonante minutes sera prochainement disponible en Belgique. Encore un peu d’attente…

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