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«Fugueuse»: la série-choc sur la prostitution des mineurs

« Fugueuse », avec notamment Michaël Youn et Sylvie Testud, retrace en six épisodes la descente aux enfers d’une adolescente prise dans l’engrenage de la prostitution.

PourCiné-Télé-Revue

C’est l’une des séries françaises les plus attendues de la rentrée. Il faut dire que son thème ne peut pas laisser indifférent, puisque le feuilleton aborde la prostitution des mineurs. On suit ainsi le parcours de Léa, une jeune fille de 16 ans a priori sans histoire. Bonne scolarité, un petit copain plutôt sérieux, un environnement familial stable, des rêves pleins les yeux… Et pourtant, sa vie va petit à petit basculer lorsqu’elle rencontre un rappeur dont elle s’amourache. Follement amoureuse d’un homme plus âgé qu’elle, elle ne réalise pas qu’elle est manipulée et va s’enfoncer dans l’engrenage infernal de la violence et de la prostitution.

« Fugueuse » est en fait l’adaptation française d’une série québécoise du même nom qui a fait grand bruit au Canada. Pour la version française, on retrouve notamment Michaël Youn et Sylvie Testud dans le rôle des parents de Léa, Fanny Cottençon dans celui de sa grand-mère ou Julie Depardieu dans la peau d’une maman d’une copine de la jeune fille. Mais celle qui attire tous les regards, c’est Romane Jolly, la comédienne qui prête ses traits à Léa, qu’elle interprète avec toute la sensibilité que requiert le rôle, permettant de saisir de quelle façon une adolescente sans histoire se laisse embarquer dans ce cycle destructeur. Des parents aimants mais pas suffisamment à l’écoute de ses désirs, la frustration d’un voyage qu’elle n’a pas pu faire avec des amies et puis bien sûr une mauvaise rencontre, au mauvais moment au mauvais endroit, et c’est le début de la descente aux enfers. On découvre aussi le rôle des réseaux sociaux. Un scénario qui a de quoi faire frémir tous les parents tant on réalise qu’il n’en faut finalement pas beaucoup pour qu’une jeune fille bien sous tous rapports file un mauvais coton : décrochage scolaire, virées nocturnes, fugues, mensonges et enfin, la prostitution…

Un phénomène qui explose

Si on peut reprocher à la série d’être parfois trop lente (il faut attendre la fin du deuxième épisode pour que le piège commence à se refermer sur Léa), c’est aussi le fait que le scénario prenne le temps de décrire la façon dont la descente aux enfers se met en place qui fait sa force et son réalisme. Une série dure, parfois glauque, mais qui permet d’ouvrir les yeux sur un phénomène ne cessant d’exploser : une progression de 70 % en cinq ans en France, où on estime que 7000 à 10000 mineurs, parfois âgés de seulement 12 ans, se prostituent.

Jeudi, TF1, qui diffuse aussi la série, consacrera d’ailleurs une soirée spéciale à ce véritable fléau, en proposant après les deux épisodes du feuilleton un documentaire sur le sujet, afin de savoir qui sont ces jeunes qui vendent leur corps, comment fonctionnent les réseaux de proxénétisme et ce qu’on peut faire pour protéger ces adolescents qui sont parfois recrutés en seulement quelques clics.

« Fugueuse », 19 septembre, 20h55, la Une.

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