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«Exclusif»: le braconnage touche aussi la Belgique

Tatiana Silva présente ce soir une enquête sur un trafic tentaculaire et rentable : le braconnage. Avec ses shootés à l’adrénaline du risque et ses modes opératoires dignes des dealers.

PourCiné-Télé-Revue

Rappelez-vous ces images de villes fantômes pour cause de lockdown dans lesquelles les animaux se réappropriaient l’espace. Eh bien, ce moment suspendu où la nature a repris ses droits fut une parenthèse enchantée. La réalité que nous dépeint le reportage de ce soir est tout autre: le pillage de la faune pour l’appât du gain est bel et bien en marche.

A l’instar des émissions du genre «90’ Enquêtes», «Exclusif» propose une enquête en mode infiltration, avec force caméras infrarouges pour filmer de nuit. Réalisée par des journalistes français, elle débusque différents secteurs du braconnage. Dans le jeu du chat et de la souris de la chasse illégale, il y a les petits joueurs et les gros poissons, mais tous sont motivés par le plaisir de tuer.

« La nuit, l’adrénaline est multipliée par dix, parce qu’il y a le risque, le défi. C’est une façon de vivre », évoque un braconnier qui a accepté que les reporters le suivent dans ses expéditions nocturnes. La peine d’un an de prison et 15000 euros d’amende ne l’effraie pas. Son butin, il le revend à des restaurateurs pas très regardants.

Des poissons aux volatiles

Il n’y a pas que le gibier qui est au cœur de ce commerce interlope. Toutes les espèces sont concernées. Et si les médias nous ont sensibilisés à la disparition des Big Five dans des safaris sauvages, le mérite de ce reportage est d’attirer notre attention sur des formes d’extermination plus cachées. Comme les civelles, anguilles de mer qui n’ont pas atteint leur taille adulte, et mets très prisé. Elles sont vendues sous le manteau 480 euros le kilo au resto. Soumises à des quotas de pêche pour les sauvegarder, elles sont au cœur d’un trafic vers l’Asie, où un kilo se négocie 4000 euros. A ce tarif-là, les techniques les plus affinées des dealers de drogue sont utilisées pour protéger les cargaisons illicites.

Plus bucolique est d’attraper les chardonnerets, aussi menacés de disparition. Prisés pour leur plumage, ils se revendent près de 100euros pièce et peuvent représenter une manne de dizaines de milliers d’euros pour un grossiste. Dans les communes rurales, ce qui était autrefois un passe-temps pour papys à béret et charentaises est aujourd’hui un filon plus lucratif et moins dangereux que de vendre du shit.

Ce numéro d’«Exclusif» ne se limite pas à la rediffusion d’un sujet de l’Hexagone livré clé sur porte. Michaël Miraglia y a contribué pour explorer le versant belge de la problématique. Et ce qu’il a pêché n’est pas mal du tout! Rencontre avec un braconnier wallon et fier de l’être: point de permis, camouflage de rigueur et toutes les astuces pour ne pas se faire prendre par les flics. A l’opposé, un garde-chasse qui tue ses insomnies dans les bois pour que les faisans soient épargnés. Un portrait touchant qui nous éclaire sur une profession nécessitant de se mettre en danger.

« Exclusif », 20h25, RTL-TVI.

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