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EnaïD, EJ Eyre: ces artistes belges qui sortent leurs disques malgré la crise sanitaire

Se lancer dans la chanson en pleine période où la culture demeure en grande partie à l’arrêt ? Ils font le pari d’oser. De résister.

PourCiné-Télé-Revue

Même si des perspectives de déconfinement du secteur culturel pointent à l’horizon, la situation reste délicate pour tout un secteur, en grande partie à l’arrêt depuis 14 mois. Et si certains poids lourds de la musique préfèrent encore attendre la rentrée pour sortir leurs futurs albums, d’autres, moins connus, se disent que c’est peut-être le moment. C’est le cas de plusieurs artistes belges. A commencer par EnaïD, qui vient de sortir son nouveau single « Paroles en l’air », prélude à un album de 8 titres attendu pour le mois de juin.

EnaïD, (Diane, son vrai prénom, à l’envers, qui signifie en celtique « Ame de la vie ») est tout sauf une novice dans la musique. Depuis vingt ans, elle roule sa bosse dans le milieu. Choriste pour des opéras en plein air mis en scène notamment par Gérard Corbiau, chanteuse et danseuse dans la Revue des Galeries, elle se lance désormais dans une carrière solo. Même si elle sait que c’est difficile. « J’ai créé un véritable univers pop et électro », nous confie-t-elle. « Pour gagner ma vie, je suis salariée. J’ai été institutrice dix ans, je travaille dans une banque. Et tout ça en menant ma vie de chanteuse. J’y ai un peu laissé ma santé à un moment. J’ai sorti 3 singles il y a un an… et le premier confinement a alors été décrété. J’en ai fait une espèce de dépression. J’ai eu peur, je me suis demandé comment pourrait naître mon projet dans ce contexte. Il a fallu de la résilience. J’ai alors fait des lives avec mon public. Ça m’a fait beaucoup de bien. Et plein de mélodies me sont venues. L’album ne comporte que des titres qui ont été composés durant la crise. Ils parlent qu’il n’y a pas de limite aux rêves. Je veux faire passer comme message que même si l’on se sent perdu, seul, coincé, confiné, isolé, ou si l’on a perdu quelqu’un de cher, il ne faut pas oublier qu’il y a un après. Il faut garder une lueur d’espoir. » Bien sûr, ce n’est pas gagné de percer dans le contexte actuel. Il faut avoir envie d’y aller. « Il faut être fou, oui ! Mais, en même temps, comme tout est au ralenti, ça offre peut-être une carte à jouer pour nous, artistes émergents, alors que les stars sont davantage en retrait. Ça nous laisse plus de place, de visibilité. »

EnaïD n’est pas la seule artiste belge à vouloir faire découvrir sa musique en cette période. La Bruxelloise EJ Eyre en est un parfait exemple. Après le premier lockdown et une remise en question de son parcours de vie, elle se lance dans l’écriture et la composition en août 2020. La création comme source de réconfort et de soutien. Pour soi-même et pour les autres. Comme un écho à cette crise, ses chansons abordent la tristesse, la rupture, les cicatrices, le combat et l’envie de prouver qu’on peut s’en sortir plus fort. L’EP, qui est sorti le 7 mai, s’intitule ainsi « Prove them wrong » et se présente comme un récit en 6 parties. 6 chapitres qui racontent les étapes-clés de la vie d’EJ Eyre ces 10 dernières années. Il est emmené par le single du même nom.

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