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« En thérapie » : y aura-t-il une saison 2 ?

La première série de Toledano et Nakache connaît un beau succès sur Arte. Mais sa suite est compromise.

PourCiné-Télé-Revue

A priori une série sur la psychothérapie surtout en période de confinement, on n’aurait pas parié grand-chose que le monde se presserait pour la regarder... Et pourtant ! « En thérapie », la première série du duo Toledano-Nakache, avec son très très bon casting de stars (Carole Bouquet, Mélanie Thierry, Reda Kateb, etc.), a intéressé plus de 2 millions de téléspectateurs sur Arte. Et en ligne, elle fait encore mieux : les 35 épisodes cumulent déjà près de 20 millions de vues. Un record et le deuxième meilleur lancement d'Arte après « Dérapages » en 2020.

Alors, ça sent la saison 2, non ? Plutôt le roussi… Malgré le fait que les réalisateurs rempileraient bien ! « On est partant pour une saison 2. On travaille très sérieusement dessus. Parce que cette série est un moyen de parler du monde et de parler au monde », ont-ils confié au magazine « Première ».

Il faut savoir aussi que la version originale, le format israélien « BeTipul », a compté deux saisons (80 épisodes au total), quand le remake US, « En analyse », s'étale d'abord sur trois saisons (avec Gabriel Byrne) et 106 épisodes, en attendant une saison 4, portée désormais par Uzo Aduba et attendue en mai 2021 sur HBO.

Mais où est le problème ? Cela coince dans le cœur du réacteur, car pas de série sans scénaristes. Dans un message publié sur le groupe Facebook « Paroles de scénaristes », Vincent Poymiro et David Elkaïm, les coscénaristes, ont dénoncé début janvier les difficultés rencontrées au cours de leur collaboration avec la société de production qui a initié le projet.

Et ceci pointe un gros gros souci structurel dans le monde audiovisuel français : abus de pouvoir, manque de considération et précarité qui touchent les scénaristes.

« Nous qui avons tout écrit, et connaissons l'architecture de l'ensemble de la série, nous voulions garder contractuellement une place à la table des discussions jusqu'au bout… La production nous l'a fait miroiter, et n'a pas respecté ses promesses. Mais nous avons notre part de responsabilité. Après vingt-cinq ans de métier, croire encore en la parole d'un producteur, il faut être idiot ! », précise le premier.

« Notre apport étant quand même essentiel, nous voulions juste qu'il soit crédité comme tel. Un comédien peut avoir envie de modifier des répliques, mais les scénaristes qui connaissent l'ensemble du texte savent que telle phrase peut être modifiée ou que telle autre doit être maintenue, parce qu'elle va résonner dans l'un des épisodes suivants, par exemple. Sur le plateau, cet accompagnement par les auteurs permet d'éviter les mauvais choix. D'ailleurs, après avoir refusé nos conditions, la production, réalisant à quel point c'était en fait nécessaire, nous a demandé de l'aide », clame-t-il.

Puis, ça a tourné au vinaigre  , au point que se remettre à la table pour la suite est inenvisageable : « La production n'a pas accepté nos exigences, toujours les mêmes : faire partie du projet jusqu'au bout et être crédités comme tels pour ce travail. Alors, même si cela n'a pas été une décision facile, nous avons refusé  ! »

Sans avoir obtenu la rémunération demandée à la hauteur de leur contribution, Vincent Poymiro explique qu'après un tel investissement, les scénaristes se sont sentis « dépossédés » de la série, voire écartés d'une partie de la promotion. Et regrette que le statut de scénariste soit toujours aussi peu considéré en France. « Un jour, on peut toujours rêver, les auteurs seront peut-être copropriétaires du final cut avec les réalisateurs ! » espère-t-il.

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