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Dracula va mordre à nouveau

Le film de Francis Ford Coppola a un peu bloqué le prince des vampires. Mais d’excitants projets lui promettent un bel avenir!

PourCiné-Télé-Revue

Si on attend dans nos salles dès ce 21 juillet sa version pour enfants, dans le cinquième dessin animé de la licence «Hôtel Transylvanie», ça fait pas mal de temps que Dracula n’est plus venu pomper le sang des spectateurs. Le prince des vampires serait-il passé de mode? Pas vraiment, mais rien depuis 1992 n’a réussi à effacer l’adaptation de Francis Ford Coppola rediffusée ce soir. Qui se souvient de «Dracula 2001», avec Gerard Butler, ou de «Dracula 3D», de Dario Argento? Voire du «Dracula Untold», associé au Dark Universe mort-né d’Universal, en 2014?

Quatre Dracula ont marqué jusqu’ici l’histoire. Dès 1922, le réalisateur allemand Friedrich Murnau signait une adaptation non officielle (Dracula étant rebaptisé Orlock) du roman de Bram Stoker: «Nosferatu, le vampire». Avec ses doigts crochus, ses yeux globuleux, ses oreilles décollées et son crâne chauve, Max Schreck (qui signifie effroi en allemand!) était fascinant. C’est cependant Bela Lugosi qui, dès 1931, avec le gothique «Dracula» de Tod Browning, allait imposer dans l’imaginaire le style Dracula, silhouette longiligne drapée de noir. L’acteur hongrois apportera son accent et sa folie au personnage, désormais en bonne place dans les films de l’horreur.

En 1958, à partir du «Cauchemar de Dracula», de Terence Fisher, Christopher Lee ajoutait toute son élégance britannique au prince des vampires, faisant la gloire des studios Hammer, spécialisés dans les séries B d’épouvante. Le futur Saroumane du «Seigneur des anneaux» l’incarnera pas moins de huit fois jusqu’en 1973. Quand on évoque la figure de Dracula, c’est bien souvent Christopher Lee qu’on imagine, le front haut, la démarche aristocratique et la dent bien pointue. Celui joué par Gary Oldman pour Coppola rebattait les cartes, avec des tenues rutilantes inspirées des peintres symbolistes, dont Gustav Klimt, pour une version baroque et sensuelle du conte d’horreur.

Depuis, plus rien n’est venu bousculer le mythe. Mais ça va changer! Déjà, en 2020, Netflix a apporté du sang neuf à l’histoire avec sa minisérie «Dracula», qui ne tenait pas toutes ses promesses mais, mixant les influences passées, montrait qu’il y avait une place dans la modernité pour le vampire (en féminisant aussi Van Helsing. Une femme instruite, le cauchemar de l’aristocratie).

Aujourd’hui, les projets se multiplient. Chloé Zhao, oscarisée pour «Nomadland» (en salle chez nous depuis le 9 juin), travaille sur une version de Dracula alliant… science-fiction et western. Jessica M. Thompson planche, elle, sur «The bride», avec Nathalie Emmanuel, découverte dans «Game of Thrones». Le film suivra le point de vue d’une jeune femme courtisée par un excentrique aristocrate qui comprend qu’elle est la cible d’un piège odieux… Robert Kirkman, le créateur de «The Walking Dead», écrit pour Universal le scénario d’un film à la fois parodique et ultraviolent, «Renfield», qui sera centré sur le malheureux assistant de Dracula, qui n’a décidément pas fini de montrer les dents.

« Dracula », 23 juin 2021, 21h10, la Trois.

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