Dr Mamour est de retour, en moins sympa! «Découvrir un monde inconnu, c’est ce que j’aime dans la profession d’acteur» avoue Patrick Dempsey

Passer de la blouse blanche au costume trois-pièces ne le rend pas moins charmant, c’est certain ! À 55 ans, Patrick Dempsey est ainsi la tête d’affiche de «  Devils », un brillant thriller politico-financier décliné en dix épisodes et tiré du roman semi-autobiographique à succès « I Diavoli », de Guido Maria Brera, ex-trader italien.

Vu entre-temps comme le principal suspect d’un meurtre dans « La vérité sur l’affaire Harry Quebert », l’inoubliable Dr Mamour du Grey Sloan Memorial Hospital endosse cette fois le rôle d’un banquier américain aux premières loges de la crise de la dette dans la zone euro, mise en lumière par la situation d’insolvabilité inquiétante de la Grèce, en 2010. «  Le défi de raconter et de faire comprendre au grand public l’industrie de la finance sans les clichés habituels était très beau à relever », défend l’acteur dans les colonnes du Figaro, avant d’ajouter : «  Les films Margin Call ou Le loup de Wall Street se déroulent aux Etats-Unis, mais peu de projets ont exploré la perspective européenne de la crise. »

Pari réussi ! Sous la houlette de Nick Hurran (« Sherlock », « Doctor Who ») et Jan Michelini (« Les Médicis : Maîtres de Florence »), la série – d’ores et déjà renouvelée pour une saison 2 – explore cette période difficile avec pour fil conducteur la confrontation entre deux magnats de la finance : Massimo Ruggiero (Alessandro Bhorgi, de « Suburra »), jeune prodige en passe d’obtenir une promotion au sein d’une puissante banque d’investissement basée à Londres, et son mentor Dominic Morgan (Patrick Dempsey), patron sombre et complexe qui, suite à un scandale impliquant sa femme, va laisser tomber son poulain, bientôt suspecté du meurtre d’un collègue.

Le scénario est habile, riche en rebondissements tandis que la réalisation est soignée, digne des plus grosses productions hollywoodiennes. C’est précisément ce qui a séduit Patrick Dempsey ! «  La mise en scène quasi cinématographique de “Devils” m’a enthousiasmé », avoue ce dernier. Le tout est ponctué d’images d’archives qui rendent la fiction particulièrement réaliste, voire carrément immersive. Notez aussi que si elle renferme des termes forcément techniques, accentuant sa crédibilité, elle n’en demeure pas moins captivante et accessible à tout un chacun.

Jamais trop tard

Pour l’ancien neurochirurgien préféré des téléspectateurs, « Devils » était par ailleurs l’opportunité rêvée de jouer un type d’homme qu’il n’avait encore jamais eu l’occasion d’interpréter. «  Aux premiers abords, Dominic Morgan semble incarner un être sans scrupule et âpre aux gains. Mais dans la série, aucun personnage n’est que bon ou que méchant… ce sont des moines guerriers », souligne Patrick Dempsey. «  Chaque protagoniste défend son point de vue, ses convictions. Dominic Morgan croit en ce qu’il fait, pense qu’il maîtrise la situation quitte à être l’agent du chaos. Dans son face-à-face avec Massimo, on hésite parfois à désigner le plus néfaste des deux. »

Un rôle de requin qui aura été en tout cas riche d’enseignements. « Guido Maria Brera était disponible à n’importe quel moment pour répondre à la moindre question », précise l’acteur, toujours à nos confrères du Figaro. «  Il nous a présenté plusieurs de ses connaissances travaillant dans la finance, lesquelles nous ont aidés à avoir une meilleure compréhension de leur quotidien. J’ai été bluffé par le nombre d’heures que ces personnes effectuaient ! Étant donné que les marchés ne s’arrêtent jamais, elles passent leur vie au téléphone. Cela ne peut conduire qu’à l’épuisement… »

Et de conclure : «  Découvrir un monde inconnu, c’est ce que j’aime dans la profession d’acteur. C’est une forme d’éducation, même s’il est effrayant de réaliser à quel point une poignée de gens ont autant de pouvoir. »

Les deux premiers épisodes de « Devils » sont à (re)voir sur BeSéries ce lundi 2 août, à partir de 16h55. La suite sera diffusée samedi 7 août, à partir de 20h30.