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«Donne-moi des ailes»: un film 100% émotion à ne pas rater

« Donne-moi des ailes » s’inspire de l’histoire du zoologiste Christian Moullec, en y ajoutant une belle leçon de vie entre un père et son fils.

PourCiné-Télé-Revue

Il est certaines vies qui ont à peine besoin d’être retouchées pour faire un bon film. Celles de Christian Moullec ou de William Lishman et Joseph Duff, par exemple… Ces hommes ont tous en commun d’avoir été influencés dans leurs propres recherches par les travaux du prix Nobel Konrad Lorenz. Ce biologiste, ethnologue et zoologiste autrichien étudia les liens entre l’inné et l’acquis et établit notamment la notion d’empreinte ou d’imprégnation, aussi valable en psychologie. C’est la mise en place quasi systématique d’une réaction instinctive à un stimulus extérieur. Comme le pigeon auquel on apprend à faire le lien entre taper du bec sur un bouton et recevoir de la nourriture. Rien de bien palpitant dans ces expériences, nous direz-vous. Sauf que ces trois zoologistes étaient aussi, chacun à leur façon, des rêveurs, artistes ou militants de l’écologie.

Christian Moullec est ainsi devenu en France l’un des pionniers du vol avec les oies. Des oiseaux qu’il a habitués dès leur sortie de l’œuf à cohabiter avec l’homme et à le suivre, y compris dans les airs ! Il a créé l’association Voler avec les oiseaux, dont « l’objectif initial était de mener des actions de sensibilisation à la protection des oiseaux migrateurs et de réintroduire l’oie naine en Suède ». Mouellec « se fait oiseau lui-même afin d’accompagner des espèces protégées sur leurs parcours migratoires ». Là, tout de suite, on comprend mieux le potentiel d’évasion, d’optimisme et d’engagement qu’il y a dans leurs existences.

Le cinéma ne pouvait pas rester insensible à l’histoire de ces merveilleux fous volant dans leur HLM pour réapprendre aux oiseaux migrateurs à retrouver leur chemin dans le ciel. Hollywood s’y est intéressé en premier, en sortant en 1996 « L’envolée sauvage », avec Jeff Daniels et la toute jeune Anna Paquin. En France, quel autre réalisateur que Nicolas Vanier pouvait être plus passionné par ce sujet ? Explorateur, aventurier, venu au cinéma par le documentaire, notamment « Le dernier trappeur », Vanier est passé ensuite à la fiction, réalisant entre autres la trilogie « Belle et Sébastien », dont le premier public est les enfants. Comme pour le film américain, « Donne-moi des ailes » s’adresse lui aussi d’abord à de jeunes spectateurs. Mais pas seulement.

Les deux histoires filent la métaphore, un peu obligée et facile, mais très efficace, d’un père et de son enfant (ici, Jean-Paul Rouve et Louis Vazquez) retissant leurs liens comme ils créent une relation forte et salvatrice avec les oies sauvages. Dans les deux films, malgré son jeune âge et les interdits, l’enfant se retrouve dans les airs à guider les oiseaux sous le regard admiratif de son papa. Celui ou celle qui ne verse pas sa petite larme d’émotion est officiellement sans cœur ! Seul bémol au film, il a fait l’objet d’une plainte car le tournage en Camargue a été accusé de causer la perte de 500 œufs de flamants roses, due aux passages répétés à basse altitude de l’ULM au-dessus des salins d’Aigues-Mortes. Le tournage fut d’ailleurs déplacé suite à ce malheureux accident.

« Donne-moi des ailes », 21 octobre, 20h30, RTL-TVI.

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