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Dans les coulisses de «QR: Le débat»

Ce soir, après l’excellent docu « Un grain de sable dans la machine », Sacha Daout présentera le premier format de « QR : Le débat ». Nous l’avons suivi dans la préparation de l’émission.

PourCiné-Télé-Revue

Ce 22 février, le journaliste a inauguré « QR », qui remplace « Questions en prime » et « A votre avis ». La première question qu’on se pose est pourquoi avoir fait disparaître « Questions en prime » et « A votre avis », deux programmes bien installés et largement suivis ? « On propose une fusion de ces deux émissions, parce qu’on tend la main aux gens en leur disant : « Venez bosser avec nous ! » On a besoin que vous guidiez notre travail de journaliste pour nous dire ce qui vous intéresse et vous inquiète. 70 à 80 % des questions seront inspirées par ce que les gens ressentent. QR, c’est du win win, c’est un contrat de confiance entre un média de service public et son public. Nous avons sélectionné des experts (notre liste en compte au moins 49 à ce jour) qui vous disent la vérité », assure Sacha Daout.

Comment concrètement se faire entendre ? Primo, via la page facebook QR, qui sera le lieu de centralisation des interpellations du public sur les thèmes d’actu, et sur laquelle d’autres journalistes pourront aussi puiser les thématiques pour leurs émissions, comme « CQFD », ou les spéciales de La Première. QR correspond aussi au QR code qui apparaîtra sur l’écran. Il suffira d’ouvrir l’appareil photo de son smartphone, scanner et on arrive sur l’app Opinio pour interagir désormais en direct.

Mais sur quoi Sacha Daout et Hugues Angot se baseront pour guider leur travail ? « Ce qui revient le plus souvent d’office est sélectionné, ce qui est pertinent, lié à l’actu du jour, ce qui peut servir de débat, tout ça est déjà une très bonne base. Nous n’excluons pas les questions originales ou qu’on pourrait penser farfelues de prime abord. Si les gens s’interrogent, nous nous devons d’apporter des éclaircissements », soutient-il.

A l’heure où le foin que font docus et vidéos sur les réseaux sociaux montre que le fossé s’est creusé entre le citoyen et les médias traditionnels, maintenir ce lien avec la population est plus que jamais primordial pour le journaliste et il consiste une part importante de son travail, comme la partie immergée de l’iceberg, celle qu’on ne voit pas à l’écran. « J’ai un échange très riche avec le public. Je discute beaucoup en message privé avec des tas de gens tous les jours. Les messages que je reçois sont des appels à aller vers d’autres choses, à poser les questions autrement. C’est une chance incroyable : tous les jours, on vient me dire ce qu’on a pensé de mon boulot. Cela me donne tous les jours l’occasion d’améliorer et de changer », s’enthousiasme Sacha Daout.

Néanmoins, on ne peut passer sous silence que la lassitude du covid a fait se déplacer le débats et les sources d’information de l’actualité plus sur les réseaux sociaux qu’en regardant la télé. Comment se positionne-t-il par rapport à cela ? Y voit-il un danger ? « Que les gens débattent sur les réseaux sociaux tant mieux, c’est l’espace démocratique mais ils débattent parfois parce qu’ils sont mal informés et parce que le débat y est plus facile, on y trouve facilement une thèse qui vous correspond. Les médias classiques ont démontré par A + B dans cette crise que c’est vers eux qu’il faut se tourner. Je reçois quotidiennement des messages de gens qui m’avaient insulté et qui m’écrivent maintenant pour me dire qu’ils nous ont mal jugés. Ce que je tiens à dire aux gens est que ce n’est pas parce que la vérité vous dérange que c’est forcément un mensonge. Ce n’est pas parce vous pensez blanc que ceux qui disent noir sont en train de vous mentir », précise-t-il.

La fabrique du débat

Pour mieux juger du travail de vérité journalistique, il faut se glisser comme une petite souris dans le bureau du binôme Sacha Daout-Hugues Angot à quelques heures de la préparation d’un débat. Et cela commence déjà avec le facebook live du midi qui « prend la température ». « On voit comment les gens réagissent et dans quoi ils s’engouffrent. Cela nous aide à sélectionner les messages du soir pendant le direct. Du coup, les gens peuvent s’identifier aux messages. C’est fascinant d’avoir cet outil pour guider notre travail », explique Sacha.

Dans la salle de rédaction, entre ces deux-là, les idées et pistes de réflexion fusent à la vitesse v v prime. On sent la complicité et la complémentarité du duo, une capacité ultra rapide de synthétiser ce qui est au coeur d’une thématique. Sur base de cela, se constitue un canevas d’émission. Puis, vient le moment de contacter les intervenants. Une pré-interview est réalisée en visioconférence avec chacun pour faire ressortir ce que chacun veut apporter comme message essentiel et idée qui enrichira la réflexion. Assister à la préparation d’un débat en coulisses montre combien c’est un travail de longue haleine où les tenants et les aboutissants d’une problématique sont creusés, les points sont affinés de sorte qu’à l’écran la discussion se déroule de la manière la plus fluide.

Le thème de ce premier débat porte sur le coronavirus. Pour entamer les discussions, la RTBF propose un excellent documentaire de Alain de Halleux : « Un grain de sable dans le machine ». Le film voyage en Europe, en Afrique, en Amazonie, en Asie à la rencontre de spécialistes qui peuvent raconter les événements, mais aussi profiter de ce révélateur qu’est le virus pour examiner où en est notre système. A chaque étape de son voyage, le virus révèle une fragilité du système. Il va plus loin. Si nous n’arrivons pas à gérer le virus, que ferons-nous face aux vrais défis que nous aurons bientôt à affronter : réchauffement climatique, fin des énergies, perte de biodiversité, secousses sociales et politiques ? Lorsque le sage montre la Lune, le fou regarde le bout du doigt, dit le proverbe. Alors que les médias pointent perpétuellement le grain de sable, ce film s’intéresse à la Machine…

Mercredi 24 février, « Un grain de sable dans la machine », 20 h 20, la Une, suivi de « QR : le débat ».

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