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«Dans les bals populaires»: France 3 nous raconte plus d’un siècle de java, de la polka à la salsa

Des guinguettes aux bals du 14 juillet, en passant par les salles clandestines et les rave parties, France Télé raconte plus d’un siècle de java !

PourCiné-Télé-Revue

Il fut une époque pas si antédiluvienne où pour tomber amoureux, on ne se réfugiait pas derrière un écran à faire son marché comme dans un catalogue Amazon, mais où on s’observait du coin de l’œil avant de « tenter une approche ». Ce moment de frôlement des corps était précédé par une attente plus ou moins longue, des papillons dans le ventre et des heures à préparer sa tenue la plus seyante. C’était au temps des bals, kermesses et guinguettes, selon les appellations des régions, immortalisés par de grands photographes comme Doisneau et Cartier-Bresson. Aujourd’hui encore, dans les campagnes à la fin des moissons, le soir de la fête nationale ou dans les casernes de pompiers, subsiste encore quelque chose de leur romantisme désuet.

de la polka à la salsa

À défaut d’y aller faire une farandole, France Télé nous fait valser, twister, jerker et virevolter sur toutes les musiques qui ont résonné dans ces soirées endiablées, de la polka à la salsa, du mambo à l’électro. En remontant la machine du temps, avec force images d’archives inédites recolorisées, ce reportage retrace plus l’évolution de nos sociétés que l’histoire de la musique.

Créé par les élites comme moyen de « marier les gens bien nés », le bal s’est popularisé et a été plus que n’importe quel endroit un lieu de mixité sociale, de brassage culturel et générationnel. Au départ aussi, il avait une visée politique, car le premier bal du 14juillet 1880 fut d’abord un outil de propagande pour les Républicains. D’autres se sont succédé comme marqueurs d’adhésion au pouvoir ou de protestation face aux normes établies.

A ce voyage historique se couple un autre, géographique, dans les régions où la tradition est plus vive et surtout à Paris, en ne perdant pas de vue la portée sociologique de ces rassemblements festifs où se font et défont les modes. Sous les lampions, fini les hiérarchies, la solitude, l’isolement, les tracas, les frustrations. Que danser ensemble ait tellement de significations n’a jamais autant sauté aux yeux qu’avec ce documentaire loin d’être barbant.

Didactique, pas soporifique ! Parce qu’il donne la parole à ceux qui mènent la danse, et parfois de génération en génération. Ils sont musiciens d’instruments qui font un tabac sur les tréteaux, chanteurs de groupes qui s’y produisent, DJ plus ou moins connus ou adeptes de cha-cha-cha ou de rave parties, chacun y explique par son expérience cette fascination. On frôle même « Des racines et des ailes » dans ce reportage, car aborder ce sujet ramène inévitablement à celui du patrimoine que ces intervenants ont à cœur de garder vivant. Et cultiver la flamme du folklore est loin d’être un phénomène marginal. En Bretagne, par exemple, les fest-noz, qui ponctuaient les journées de travaux collectifs, connaissent un revival.

« Dans les bals populaires », 27 juin, 21h10, France 3.

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