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Daniel Prévost, ce faux cul professionnel: «Beaucoup de prétentions, peu de capacités»

Ce dimanche soir, TF1 rediffuse « Le dîner de cons », avec Daniel Prévost.

PourCiné-Télé-Revue

« Beaucoup de prétentions. Peu de capacités », c’est la remarque peu amène que l’un de ses profs nota sur le livret de baccalauréat de Daniel Prévost. Et longtemps, c’est resté le lot de ce comédien, vu comme un cabotin abonné aux rôles d’hypocrites chafouins, veules et lâches. Une image qu’il doit à son pote Jean Yanne.

Celui-ci l’engagea en 1971 pour jouer dans sa satire du monde de la radio, « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », en lui disant : « Tiens ! Tu joueras le rôle du faux cul, tu t’appelleras Sylvestre Ringeard, ça t’ira bien, tu verras. » Paroles prophétiques ! La presse de l’époque applaudit Prévost avec des critiques comme « Ce rôle du faux cul lui va très bien avec sa tête de fourbe, son nez crochu. » « J’étais habillé pour tous les hivers que traverserait mon cinéma, et je ne me rendais pas compte que ce rôle me suivrait toute ma vie », se souvient l’acteur dans son « Autobiographie de moi par moi », qui vient de paraître aux éditions Le Cherche-Midi. « Je tournai des dizaines de films où mes rôles étaient presque identiques à celui de Sylvestre Ringeard… »

Il lui faudra attendre plus d’un quart de siècle pour que son talent éclate hors du cadre du « Petit Rapporteur » et d’autres émissions comiques, grâce au « Dîner de cons », de Francis Veber. Son interprétation de Lucien Cheval, le contrôleur fiscal cocu, lui vaudra le César du meilleur second rôle.

Une reconnaissance de la profession que l’homme de 82 ans prend avec l’humour qui le caractérise : « Avec le rôle que Francis Veber me confia, la profession me décerna le fameux César au cours d’une cérémonie où je me trouvais avec mon copain Jacques Villeret. Depuis, mon César voyage de meuble en meuble : trois mois sur mon piano, six semaines sur un rayon de ma bibliothèque, les quatre mois d’été sur mon réfrigérateur et, lorsque je pars en vacances quelques jours, je le confie au gardien de mon immeuble afin qu’il en prenne soin, qu’il le dépoussière tous les deux jours, qu’il lui dise quelques mots, car mon César est bien vivant, il possède une âme comme tout le monde, l’âme de César, le sculpteur qui le créa. Parfois, passant devant lui, je lui dis amicalement : Ça va, mon Jules ? »

« Le dîner de cons », 26 juin, 21h10, TF1.

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