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«Code Quantum»: que vaut la saison 6 de la série fantastique, qui arrive près de 30 ans après la cinquième?

Scott Bakula, qui était le héros de la série originale, n’apparaît pas dans cette suite, où le jeune Ben m arche dans ses pas dans l’accélérateur spatio-temporel. Le résultat n’a pas le charme et l’humour de la première version, se regarde sans déplaisir.

PourCiné-Télé-Revue

Du printemps 1989 au printemps 1993, la série américaine de science-fiction « Code Quantum », créée par Donald P. Bellisario, fit les beaux soirs de la chaîne NBC pendant cinq saisons. Pour ceux qui n’étaient pas nés à l’époque, rappelons qu’elle avait pour personnage central le séduisant Dr Sam Beckett, incarné par Scott Bakula, qui est accidentellement propulsé dans le temps alors qu’il fait des expériences sur les voyages spatio-temporels. Directement, il se retrouve dans la peau de gens du passé et découvre que ce qui est leur est arrivé était une erreur, qu’il tente de corriger. Et dans ces délicates missions, il est assisté par son meilleur ami, l’Amiral Al Calavicci, que campait Dean Stockwell, décédé en novembre l’an dernier. Ce dernier, un homme à femmes qui ne quitte jamais le cigare, lui apparaît sous la forme d’un hologramme et lui fournit des informations sur les figures historiques dont il a pris la place. Et entre eux, les blagues fusent. Car oui, « Code Quantum » était aussi très drôle !

Ce lundi 19 novembre, NBC a ramené la série sur ses antennes, pour une 6e saison, presque 30 ans après sa cinquième. Un retour très « 2022 », comme nous allons le souligner. Martin Gero (« Blindspot »), l’un de ses producteurs exécutifs, a tenu à préciser d’emblée que ce nouveau « Code Quantum », dont deux ans ont été nécessaires à la conception, n’est pas un reboot, mais une suite ! « La série originale est si iconique qu’il aurait été fou de faire un remake avec de nouveaux Sam et Al », a-t-il déclaré. « Nous n’aurions jamas pu recapturer la magie de ces personnages, donc on a opté pour faire du neuf dans les mêmes environnement et esprit. »

Ici, le personnage central n’est donc plus Beckett, dont on parle souvent, dont on voit la bouille et dont il est question de la fille, Janice, à la toute fin de l’épisode. Spoiler ! En ouverture de celui-ci, qui est dédié à la mémoire de Dean Stockwell, il est annoncé que Beckett a fini par disparaître – donc il n’est pas revenu de ses trips temporels – et le projet « Code Quantum » fut abandonné.

Mais il reprend avec force grâce à un nouveau voyageur de l’espace-temps, Ben Song, joué par l’acteur d’origine sud-coréenne Raymond Lee, vu dans la série « Kevin Can F*** Himself » et le film « Top Gun : Maverick ». On fait sa connaissance alors que, dans un club de Los Angeles, il fait publiquement sa demande en mariage à sa jolie et fûtée collègue Addison, interprétée par Caitlin Bassett, une vétérane militaire qui fait ici ses débuts de comédienne.

Rapidement, le jeune scientifique reçoit de mystérieux SMS qui le font s’éclipser en douce et rejoindre « l’accélérateur spatio-temporel ». « Il est le successeur spirituel de Sam, il doit avoir vu ce que ce dernier a fait, les algorithmes qu’il écrivit… L’idée de faire, comme lui, de grands sauts dans le temps l’éclate. » Et d’un coup, il en fait un premier ! Il atterrit en 1985, sur fond de David Bowie, et se retrouve dans le blouson d’un certain Nick, qui a aidé à préparer un gros casse aux bijoux dans une soirée de charité huppée. Mais il a comme « ange gardien » sa tendre Addison, qui lui avoue que c’est elle qui était censée expérimenter le « Code Quantum » (pas lui!!!), est s’est changée en… hologramme pour l’assister. « Elle fait tout ce qu’elle peut pour le faire revenir sain et sauf à la maison », a confié Caitlin Bassett. Et il va sans dire que ça crée des tensions entre eux. » « Leur relation est longue distance, avec tout ce que ça implique », a ajouté Martin Gero.

Restée en 2022, l’équipe tente désespérément de faire revenir Ben à notre époque. Et l’équipe, c’est l’analyste cynique Jenn Chou (Nanrisa Lee), le scientifique spécialisé dans l’intelligence artificielle Ian Wright (Mason Alexander Park), et le « chef », très encourageant (sans rire), Herbert « Magic » Williams. Lequel est campé par Ernie Hudson, seul « survivant » de la série originale, qui était intervenu, avec quelques années de moins, dans un épisode de la saison 3.

Il fallait s’y attendre : cette lecture moderne de « Code Quantum » n’a pas le côté vintage de la série originale ! De la même manière, les « McGyver », l’ancien et le nouveau, n’ont pas la même cogne. Bref, ici, il est surtout question d’action, et on y est directement plongé dedans. Avec Addison à ses côtés, Ben souffre moins de la situation périlleuse dans laquelle il se trouve, et – c’était à prévoir – parvient à dégoupiller un drame – précisément une explosion – et à modifier le destin d’un certain Ryan, qui aurait dû y passer…

Attention spoiler : tant qu’on y est, révélons cette pirouette des scénaristes qui mettent dans la même salle de spectacle, le vrai Ben et celui dont il s’est glissé dans l’identité, Nick. Chouette idée ! Mais… moins chouette : Ben et Addison restent séparés dans la réalité, puisque le premier est catapulté dans une autre vie, celle d’un astronaute dont la navette… décolle.

D’une manière générale, on trouve réussis les ajustements et trouvailles de cette nouvelle mouture, rondement menée ! Mais que cela soit clair : elle n’a pas le charme désuet et l’humour bon enfant de la fiction d’il y a trente ans. Le contraire nous aurait étonnés... Nous souhaitons toutefois longue vie à « Code Quantum », même si ça va être dur de rivaliser avec toutes les séries policières des grands networks américains !

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