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Chrystelle, camionneuse dans «Les reines de la route»: «Ce n’est plus un métier de machos»

Chaque dimanche, les « Reines de la route » passionnent les téléspectateurs sur RTL-TVI. Parmi les protagonistes de l’émission, on retrouve cette pétillante Bourguignonne. C’est notre témoin de la semaine.

PourCiné-Télé-Revue

« J’ai toujours été un garçon manqué. Petite, j’étais déjà attirée par les camions. Mon parrain, qui était lui-même chauffeur routier, m’a transmis cette passion. Mais j’ai tout de même eu un parcours scolaire assez classique. Puis, j’ai commencé à exercer plein de métiers : commerciale, superviseure en centre d’appel, vendeuse en prêt-à-porter, serveuse en boîte de nuit… Mais j’avais besoin de me retrouver et de m’épanouir professionnellement. Un peu avant mes 40 ans, j’ai changé de direction. J’ai tout plaqué pour réaliser mon rêve de gosse et entreprendre une formation de chauffeuse poids lourds. Au début, j’ai dû batailler. Quand mon conseiller Pôle emploi m’a vue débarquer maquillée, avec mes cheveux blonds et mes talons, il a cru que je postulais pour une place de secrétaire. Parfois, ce monde est injuste. Quand on est une nana, ils hésitent à vous octroyer une formation. Du coup, il fallait absolument que je montre ma détermination. Et j’y suis parvenue. Aujourd’hui et ce, depuis une petite quinzaine d’années, je vis de ma passion et je parcours les routes de France à bord de mon camion.

« Avant, le métier de chauffeur poids lourds était considéré comme un travail de bonhomme. Maintenant, ce n’est plus le cas. Les véhicules sont beaucoup plus aseptisés. On pourrait dire aux gros bras d’aller se rhabiller, mais je pense qu’il ne faut pas écraser ces messieurs. Il faut juste savoir faire sa place, tout en restant respectueuse et en entretenant de bonnes relations avec ses collègues. En quelques années, la mentalité a changé. Ce monde d’hommes s’est féminisé. Ce n’est plus un métier de machos. Et personnellement, j’ai eu la chance de tomber sur des personnes bienveillantes. Je n’ai jamais subi de réflexions sexistes ou ressenti de condescendance à mon égard… même si à mes débuts, on me prenait parfois pour une secrétaire ou une commerciale. En fait, j’ai toujours été entourée de gens qui avaient à cœur de m’accompagner plutôt que de me dénigrer.

« Cette bienveillance m’a aidée à apprécier davantage ma profession. La route, c’est avant tout une passion. J’aime ce sentiment de liberté et d’indépendance qu’elle me procure. Puis, j’adore la solitude. Mais ce qui me manque le plus, paradoxalement, c’est ma famille. J’ai trois enfants, deux garçons et une fille, et je suis également grand-mère de quatre petits-fils. Heureusement, mes enfants sont grands. Même à mes débuts, ils étaient déjà bien autonomes.

« Malgré ses nombreux avantages, le métier de chauffeur poids lourds n’est pas toujours une partie de plaisir. Certaines situations peuvent être extrêmement dangereuses. Un jour, j’ai été confrontée à un accident qui aurait pu être très grave. Heureusement, j’avais un ange gardien au-dessus de la tête. Je voulais doubler un conducteur qui s’endormait au volant, avant qu’il ne me propulse au milieu de l’autoroute. En près de quinze années de carrière, cela reste l’un de mes pires souvenirs. Mais cela ne m’a pas poussée à remettre ma profession en question. Je connais les risques du métier. Il faut éviter de prendre peur au moindre problème, sinon, on devient soi-même dangereux.

« Aujourd’hui, j’ai 51 ans, de nombreux kilomètres au compteur, et je relève un nouveau défi : celui de la télévision. C’est mon petit-cousin qui m’a inscrite au casting des Reines de la route. La production m’a ensuite recontactée, avant que je ne demande l’accord de mon patron pour y participer. Personnellement, je trouve le concept génial. Cela permet à des nanas qui ne connaîtraient pas le métier et souhaiteraient s’y essayer de vivre une immersion totale avec nous et de suivre notre réalité. Alors, je vous le dis direct, à l’écran, je n’aime pas ma gueule ! Mais ma plus belle fierté est d’avoir vu mes petits-enfants à la télé, durant le portrait. C’était un moment très émouvant pour moi. J’en ai même pleuré de joie. »

« Les reines de la route », 19 juin, 19h50, RTL-TVI.

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