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Christine, fan de Johnny Hallyday, témoigne dans «Reporters»: «Il était mon papa de cœur»

Ce 2 décembre dans « Reporters », Amélie Schildt donne la parole aux fans du Taulier pour qui il était plus qu’un chanteur. Christine Bodart est de ceux-là. C’est notre témoin de la semaine.

PourCiné-Télé-Revue

« Sa voix, je l’ai entendue avant ma naissance, j’ai été bercée par lui. Mes parents étaient fans de Johnny. Moi, j’ai accroché et cela n’a fait que s’accentuer avec le temps. La première fois que je l’ai vu en concert, j’avais 11 ans. C’est même grâce à lui que j’ai rencontré mon ex-mari. Quand j’avais 18 ans, un journal régional avait fait un article sur moi, où j’expliquais ma passion pour Johnny Hallyday. Un jeune homme a débarqué à la librairie pour me connaître. De là, on a lié une belle amitié et on a vécu cette passion ensemble.

« Johnny est devenu un membre de la famille, il faisait partie de notre quotidien, notre rythme de vie était calqué sur ses concerts – j’en ai vu presque 400 –, ses émissions, ses tournées, ses sorties d’albums. On est même partis en voyage de noces là où se produisait Johnny, à Los Angeles. Lors de cette tournée aux États-Unis, on a rencontré Laeticia. C’est une personne profondément gentille, à l’écoute. Le jour où Johnny est venu en concert à Anvers, elle s’est souvenue que c’était l’anniversaire de mon mari, et elle nous a invités dans la loge. On est restés là à quatre, Laeticia très attentive, très prévenante avec Johnny, pendant quarante minutes. C’était un moment magique.

« Johnny avait un charisme inégalable. Une fois qu’il était là, tout s’arrêtait autour de lui. Ses yeux vous transperçaient d’émotion. On faisait toujours tout pour être au premier rang, parce qu’on avait besoin de son regard sur nous, d’avoir sa main, son sourire. Johnny était un homme de cœur, il avait le pouvoir de donner du bonheur et de l’amour à son public. Il nous respectait, il était content qu’on soit là, il y avait un véritable échange entre nous. En dehors de la scène, c’était un homme timide qui avait beaucoup de blessures. Sa plus grande était son papa, cela lui a fait du mal toute sa vie.

« Quand j’ai appris sa mort par un coup de fil de notre groupe de fans, j’ai passé une journée atroce à la maison puis je suis partie à Paris. Même s’il n’y avait plus rien à faire, il fallait que je sois près de lui, devant sa maison à Marne-La-Coquette, puis devant le funérarium. Et Laeticia m’a invitée, avec la dizaine de fans les plus proches, à assister à l’enterrement dans l’église de la Madeleine. Cela a été très difficile pour moi. Son cercueil est entré dans l’église sur L’hymne à l’amour, la même chanson choisie pour les funérailles de mon papa, qui est mort à 48 ans. Mon père m’avait fait découvrir ses chansons et l’homme en dehors du chanteur. Après son décès, je me suis raccrochée à Johnny parce que, avec ce lien, il me restait quelque chose de mon papa. Johnny est devenu mon papa de cœur. Donc, le jour des funérailles, j’ai ressenti que j’enterrais mon papa de cœur et mon papa pour la seconde fois.

« Puis, j’ai ressenti le besoin d’aller à Saint-Barthélemy, besoin de savoir s’il était bien là-bas et pourquoi il avait fait ce choix. J’avais l’impression qu’on nous l’avait enlevé. Et là, j’ai compris. Je me suis rendu compte que les gens le respectaient énormément, l’aimaient et que, surtout, là-bas, il pouvait être Jean-Philippe Smet et vivre une vie normale comme le commun des mortels. J’ai compris aussi que cette île est magique, elle est remplie de signes.

« À peine descendus de l’avion, il y avait un oiseau. Il nous a suivis, mon ex-mari et moi, pendant tout notre séjour, où qu’on soit allés. Quand elle a su qu’on était là, Laeticia nous a contactés pour nous inviter à faire une veillée avec ses filles. Je lui ai parlé de cet oiseau et elle m’a répondu : « C’est normal, c’est lui, il voulait vous protéger. » La veillée a été un moment hors du temps. Laeticia a mis des plaids devant la tombe, elle nous a fait asseoir, fait écouter des chansons de Johnny. On a chanté, on a bu un verre de rhum à la mémoire de Johnny, Laeticia nous a demandé de poser notre main sur la tombe pour être en communion avec lui. Cela s’est terminé sur la chanson Alleluia. J’ai ressenti tout au long que l’esprit de Johnny était là, avec nous.

« A chaque anniversaire de sa mort, j’allume toujours une bougie à la maison. Mais voir une image à la télé de lui est encore difficile pour moi, cela ravive la douleur. Faire mon deuil est impossible, parce qu’il est toujours là, par ses chansons, nos souvenirs avec lui. Tout me raccroche à lui, il est partout dans ma maison, dans ma chambre, dans mon hall. Jamais je ne pourrai oublier ce qu’il m’a apporté et tout ce que j’ai vécu grâce à lui : les rencontres, la famille de cœur qu’est le groupe de fans. iI fera toujours partie de ma vie. »

« Reporters », 2 décembre, 19h50, RTL-TVI.

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