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Christian Rauth («Les Pennac»): «J’ai fait des essais pour jouer avec ma fille»

Dans ce téléfilm policier, déjà diffusé sur la RTBF, Christian Rauth joue avec sa propre fille. Il nous parle de leur formidable complicité.

PourCiné-Télé-Revue

Voilà un scénario bien ficelé. c’est ce que l’auteur que vous êtes a dû se dire à la lecture…

En fait, la première personne qui a été séduite par le scénario, c’est ma fille. Elle m’a appelé pour me dire : « Je viens de lire un scénario formidable, je vais faire des essais. » Avant, elle a voulu connaître mon avis. J’ai effectivement trouvé que c’était excellent, original. Après, ils ont cherché celui qui allait interpréter le papa. Ils souhaitaient que l’on fasse des essais pour être sûrs que le « couple » fonctionne. J’ai accepté, souriant, car je n’avais pas fait d’essais depuis mes premiers pas dans ce métier.

C’était donc enfin l’opportunité de jouer avec votre fille, Julie-Anne Roth.

Elle a eu un petit rôle dans un épisode de « Navarro » où l’on ne s’est pas croisés. Mais on a tourné un numéro de « Joséphine, ange gardien » où l’on jouait déjà un père et sa fille. On s’était bien amusés.

Dans cette histoire, où vous interprétez deux policiers, votre fille vous en veut terriblement. On imagine que dans la vie, vos rapports sont bien différents…

On a une complicité formidable. On se parle souvent de notre travail respectif, d’autant qu’elle est aussi réalisatrice, scénariste. Je ne vous dis pas qu’on ne s’est pas engueulés il y a vingt ans. Les enfants ne comprennent pas toujours tout ce qu’on fait dans la vie, surtout quand on divorce. Ça a été un peu rock and roll.

Mais jouer une telle hostilité pour un film durant trois semaines…

Dès que l’on dit : « Moteur ! », je n’ai plus ma fille en face de moi, j’ai Annabelle Pennac. C’est absolument mystérieux, je ne pense pas du tout que c’est ma vraie fille. C’est une bonne comédienne qui est devant moi, du coup, je suis obligé d’y aller. Certains vont dire que c’est la schizophrénie des acteurs, le dédoublement, la distanciation. La scène est écrite, je joue avec le personnage qui me parle.

Vous avez dû vous régaler à incarner cet homme incroyable, roublard et décalé.

Ça m’a fait penser à Tony Soprano avec ses canards dans sa piscine. Ce type qui vit avec une poule et qui l’emmène à l’hôtel, ça n’a pas de sens, c’est ça que j’ai aimé. Je suis un grand amoureux de tous les animaux.

On parle beaucoup du bien-être animal, de l’élevage intensif, de l’horreur des abattoirs…

On aime les animaux mais quand on a un steak dans l’assiette, on n’a pas l’image de l’animal en face de soi. Depuis deux, trois ans, je soutiens des mouvements comme L214, parce qu’on a un peu oublié la souffrance des animaux à l’abattoir. Il a fallu qu’ils fassent ces reportages illégaux pour que je prenne conscience de ce qui se passait.

« Les Pennac », 18 janvier, 21h10, France 3.

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