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Benoît Poelvoorde: «Un milliardaire belge, ça boit de la bière!»

Pour la première fois, Benoît Poelvoorde donne la réplique à Christian Clavier, dans « Mystère à Saint-Tropez », sorti ce 14 juillet. Si cette comédie pas très fine ne plaira pas à tous, leur duo fonctionne. Voici un extrait de l’interview de l’acteur belge, publiée dans le Ciné-Télé-Revue de cette semaine.

PourCiné-Télé-Revue

« Mystère à Saint-Tropez » est une comédie policière, située dans les années 70, où Christian Clavier enquête dans votre villa de milliardaire car un tueur rôde. C’est le prétexte à un tombereau de gags !

C’est un hommage aux comédies qu’on adorait quand on était petits, avec Peter Sellers, entre Clouseau et « The party ». Le pire mec pour enquêter arrive, et tout dégénère. Les situations sont tordantes, grâce au talent de Christian, parce que je reconnais que lorsqu’on lit les gags, ce n’est pas fin, fin. « Christian tombe dans un trou », à la lecture, tu doutes. Mais quand il le joue, c’est à pisser de rire. Même si j’ai la « rigolite » un peu rapide !

Benoît Poelvoorde, clown blanc face à Christian Clavier dans «Mystère à Saint-Tropez». © Curiosa Films – Ouille PRODs – StudioCanal - France 2 – Umedia
Benoît Poelvoorde, clown blanc face à Christian Clavier dans «Mystère à Saint-Tropez». © Curiosa Films – Ouille PRODs – StudioCanal - France 2 – Umedia

On pense aussi aux comédies et aux pièces de théâtre un peu franchouillardes des années 60 et 70, avec Darry Cowl, Jean Lefebvre…

Oui, des trucs un peu gênants, ce qu’on appelait des casseroles ! Il y avait des nénés, des choses comme ça. Je suis d’accord avec vous, mais ça ne me gêne pas. Il y a un côté très théâtral, d’ailleurs. C’était un art de la comédie aussi, que l’on regardait pour se débarrasser de ses soucis, se marrer. Ça ne pète pas plus haut que son cul. Ici, quand le gros Gégé se prend une flèche dans le cul, c’est clair qu’il n’y a de message ! Les comédies, c’est ce que les Français font le mieux.

Retrouvailles entre Gérard Depardieu et Christian Clavier dans «Mystère à Saint-Tropez». © Curiosa Films – Ouille PRODs – StudioCanal - France 2 – Umedia
Retrouvailles entre Gérard Depardieu et Christian Clavier dans «Mystère à Saint-Tropez». © Curiosa Films – Ouille PRODs – StudioCanal - France 2 – Umedia

C’est la première fois que vous donnez la réplique à Christian Clavier, enquêteur dont le supérieur est joué par Gérard Depardieu. Vous formez un duo inattendu !

C’était très marrant, parce que pour la première fois, je joue le clown blanc. Généralement, c’est moi l’emmerdeur ! Là, je laisse le rôle du con à Christian, ça me repose ! Je ne le connaissais pas spécialement, même si j’étais déjà admirateur de son talent comique. On s’était juste croisés lors d’un barbuc chez un ami commun, monteur. Il m’avait alors dit qu’il aimerait bien tourner avec moi un jour, mais je ne pensais pas qu’il m’enverrait réellement un scénario. J’ai pris beaucoup de plaisir à le regarder jouer. Parfois, on peut être déçu, la personne peut ne pas être à la hauteur de l’admiration qu’on lui porte, se révéler être un emmerdeur au travail, mais pas Christian. J’ai été spectateur, aux premières loges. C’était même parfois compliqué parce que je suis très rieur et j’oubliais de jouer ! En plus que Christian, comme Gérard Depardieu, est très fort pour te balancer de petits scuds juste avant ta réplique, pour te piéger.

Quand je vous ai vu au volant d’une Maserati, je me suis dit que vous étiez capable d’avoir accepté de tourner dans ce film pour ça, vous qui êtes fou de voitures !

Je vais être tout à fait honnête, vous n’êtes pas loin de la vérité ! Sauf qu’on m’avait promis une Facel Vega décapotable. Christian m’a juré qu’il y en aurait une. Ils ne l’ont jamais trouvée ! J’ai eu la Maserati, et là, alors que je voulais faire le malin, j’ai eu beaucoup, beaucoup de mal, ne fût-ce que pour la garer ! On a dû recommencer une dizaine de fois la scène devant la gare, au début du film. Et finalement, c’est un autre qui l’a stationnée. C’était une direction semi-assistée, il fallait vraiment bien la sentir. Mais elle était tellement belle ! Ce film a mis le paquet dans les bagnoles, les costumes, les décors. On a l’impression que ça pète de pognon.

Virginie Hocq joue votre épouse. Vous vous êtes bien entendus ?

J’ai adoré jouer avec elle, elle a été très à l’aise alors qu’elle était quand même face à des gros lourds ! Christian, Gérard et moi ensemble, c’est vraiment du gros, gros, gros lourd. Particulièrement Gérard. Moi, j’essaye encore d’affiner, Christian est très élégant dans ses mauvais tours, mais alors, Gérard, il ne se retient pas.

Benoît Poelvoorde et Virginie Hocq unis pour le pire et le reste dans «Mystère à Saint-Tropez» © Curiosa Films – Ouille PRODs – StudioCanal - France 2 – Umedia
Benoît Poelvoorde et Virginie Hocq unis pour le pire et le reste dans «Mystère à Saint-Tropez» © Curiosa Films – Ouille PRODs – StudioCanal - France 2 – Umedia

Vous retrouvez dans les seventies vous a plu ?

Totalement ! En plus on se sent vraiment dans l’époque parce que les costumes sont vraiment bien foutus, mais sont vraiment années 70. On peut pas confondre ! Et c’était très gai, parce que dès qu’on entrait dedans, on était dans le rôle, on savait qu’on ne devait pas se prendre au sérieux. Il faut monter un peu dans le jeu, et s’amuser. Si tu ne t’amuses pas sur ce genre de tournage, t’es mort. On peut pas jouer un con en prenant de la distance, il faut le jouer comme il est écrit. Moi, je suis un milliardaire belge très content. Je n’ai pas voulu lui faire d’accent, parce que les Belges ne l’auraient pas supporté. Ce que je regrette, c’est qu’on ne boit pas assez de bières dans le film ! Ils partaient du principe que les riches ne boivent pas de bière. Mais je leur ai dit : « En Belgique, si ! » C’est très français comme réaction.

Vous qui étiez gamin dans les années 70, il y avait une saveur particulière à vous replonger dans cette décennie ?

Ho oui ! Rien que d’enfiler les costumes, et puis les décors, qui étaient en Belgique – on n’a tourné à Saint-Tropez que les extérieurs, c’était impressionnant. Il y a un vrai plaisir nostalgique, c’est vrai. Parce que je suis plus vieux ! C’est peut-être pour ça aussi que le tournage était très gai, on se replongeait dans une époque qui était plus facile.

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