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«The Bear»: la série culinaire au goût de vrai… et de chaos!

Cette nouveauté crée un précédent en montrant la réalité des cuisines des restaurants, les tensions, l’hystérie, les égos et les insultes. Un régal avec une poignée d’acteurs eux aussi très authentiques !

PourCiné-Télé-Revue

Si les télé-réalités culinaires ne manquent pas (surtout aux États-Unis), on compte peu, dans l’histoire du petit écran, de séries qui ont une cuisine et un restaurant pour décor. Il y a trois mois, le service de streaming HBO Max a lancé « Julia », qui retrace le parcours de Julia Child, la pionnière des émissions culinaires outre-Atlantique. Et ce 23 juin, un autre service de streaming, Hulu, a lâché les huit épisodes d’une fiction d’un genre complètement différent, « The Bear » (« L’ours »), très épicé à l’authenticité.

On y suit le jeune chef Carmen Berzatto dit Carmy (Jeremy Allen White, alias Lip dans « Shameless »), qui revient dans son Chicago natal après avoir brièvement œuvré – avec succès – dans le monde de la gastronomie. But de son retour : la survie de « Original Beef of Chicagoland », la sandwicherie dont il a hérité de son frère défunt, qui était accro aux pilules et s’est suicidé. On laisse la surprise quant à l’interprète de ce dernier…

Dès son retour dans ce snack miteux (avec jeux vidéo), il vit un véritable enfer, bossant en permanence, se fritant avec sa sœur (Abby Elliott) et un personnel des plus récalcitrants, à la tête duquel on trouve le gueulard Richie (Ebon Moss-Bachrach), qui était le meilleur ami de feu son frangin. On le comprend rapidement, il est, en fait, un petit génie des fourneaux, et avant ses 21 ans fut élu « Meilleur nouveau chef » par le magazine « Food and Wine », et gagna un Award lorsqu’il travaillait dans l’un des prestigieux restaurants du monde. Il a donc bien redégringolé de l’échelle, mais tente de donner toutes ses chances à « Original Beef », en engageant des gens qu’il sent aussi doués. C’est le cas de la black Sydney (Ayo Edebiri), une sous-chef ambitieuse et méticuleuse qui en a marre de ne pas être prise au sérieux dans le monde de la bouffe, et ne rate jamais l’occasion de se faire entendre. L’une de ses prises de bec, très sonore, avec Richie, qu’elle traite de tous les noms est particulièrement… croustillante !

Et puis il y a la cuisinière Tina (Liza Colón-Zayas), qui se montre très sceptique quant aux changements que veulent apporter à l’endroit Carmy et Sydney. Enfin, le vrai chef

Matty Matheson, de Toronto, fait des apparitions dans cette nouveauté que nous qualifierons d’extrêmement authentique. Jamais aucune fiction n’avait été aussi proche de la réalité des coulisses de la restauration, avec tout ce qu’ils comportent de stress, d’agitation, de sueur, de crises de nerfs, d’engueulades. Christopher Storer, son créateur, réussit incroyablement à mettre le spectateur « dans le chemin » de Carmy, Richie, Sydney et les autres quand ils ont des coups de feu. Un goût de vrai renforcé par une manière de filmer à l’image ces protagonistes, à savoir, hystérique et bougeant dans tous les sens. Quant à ce montage haché très fin, et ces gros plans sur les casseroles, les flammes, les échalotes et les tomates, ils finissent de conférer à l’entreprise une vérité souvent proche du reportage. Tous ces ingrédients font de « The Bear » une série délectable, souvent dure comme l’est le métier de la restauration, et humaine toujours. Elle rappelle aussi à ceux qui l’auraient oublié ou l’ignoraient que la majorité des chefs ont des égos démesurés. Bref, ces huit épisodes nous ont régalés !

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