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«Autopsie d’une instruction»: les attentats de Paris… comme si c’était hier

Comment n’a-t-on pas pu éviter les attentats de Paris ? Voici un récapitulatif clair de ce qui y a mené et de ce qui a suivi.

PourCiné-Télé-Revue

Il est passé un peu au second plan dans les sujets d’actualité des J.T., mais le procès des attentats du vendredi 13 novembre 2015, qui ont fait 131 morts, se tient à Paris jusque fin mai. Y comparaît l’un de ceux qui ont contribué à leur logistique, Salah Abdeslam, qui aurait dû y mourir en kamikaze.

Son arrestation dans le quartier où il a grandi après 126 jours de cavale a précipité ses complices à perpétrer les attaques à Bruxelles le 22 mars 2016. On a tendance à l’oublier vu le contexte actuel, mais à l’époque, l’anxiété était palpable dans l’air, tant la menace terroriste était à son paroxysme. Les services du renseignement ne le savaient que trop, les signaux étaient au rouge selon les éléments de l’enquête. Mais pourquoi n’a-t-on pu éviter le pire alors que l’Etat Islamique, depuis la Syrie, avait clairement annoncé via des vidéos de ses « soldats » que la France et d’autres pays européens allaient devenir leurs cibles ?

Erreurs en cascade

Toutes les réponses et un résumé clair, net, précis et de première main de l’enchaînement des événements se trouvent dans cette heure trente de reportage, dans lequel interviennent ceux qui étaient aux avant-postes : François Hollande, le si télégénique procureur de la République François Molins, son homologue belge Frédéric Van Leeuw, mais aussi des membres-clés des services secrets et du renseignement français, européens et même américains, et bon nombre d’autres diplomates.

Et pour mettre le doigt sur les failles du système, les journalistes sont remontés aux sources diplomatiques du problème, en 2013, année charnière, sous mandat Obama. Car l’ISIS a proliféré sur les ruines de l’Irak déserté par les Américains. La première erreur a donc été de sous-estimer le potentiel néfaste de ce groupuscule extrémiste et de n’avoir pas été capable de le tuer dans l’œuf…

L’histoire aurait aussi été différente s’il y avait eu une coordination des services antiterroristes européens, apprend-on de ce récapitulatif. Un exemple flagrant : Abaaoud avait bien été identifié comme élément dangereux à mettre hors d’état de nuire, sauf qu’on le croyait en Syrie alors qu’il était revenu en Belgique en traversant plusieurs pays sans qu’aucun ne le repère…

Europol était en fait une coquille vide et chaque pays a gardé ses informations pour lui. Pourquoi ? « Partager les renseignements, c’est aussi prendre le risque de compromettre les sources humaines, un partenaire étranger ou une technique et par là faire en sorte qu’il n’y ait plus d’informations qui circulent », confie dans ce documentaire Laurent Nunez, ex-directeur de la DGSI.

L’horreur des attentats de Paris aura au moins eu l’effet positifde casser ce système individualiste, et le reportage montre combien la collaboration a permis d’éviter le pire et de faire avancer l’enquête.

« Autopsie d’une instruction », 11 mai, 20h25, la Une.

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