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Arnaud Ducret: «J’aime les femmes qui savent bouger»

Depuis ce 19 janvier, l’acteur partage avec Géraldine Pailhas l’affiche de « Tendre et saignant », une alléchante comédie romantique sur fond de volaille et de côtelettes !

PourCiné-Télé-Revue

On vous voit peu dans des comédies romantiques !

Oui. Il y a « L’embarras du choix », avec Alexandra Lamy… Aussi un peu plus âgée que moi, comme Géraldine. C’est bien d’inverser les codes. Cela veut dire aussi que je peux jouer des mecs plus vieux que mes 43 ans, ça m’ouvre des rôles ! Ce qui est bien, surtout, c’est d’avoir une comédie romantique qui repose sur des personnages ancrés dans la vie, qui ont déjà vécu, c’est plus crédible. L’histoire débute comme un petit plan cul, disons le mot, c’est après que ça se corse !

C’est plus réaliste, et ça crée un petit suspense : ce n’est pas évident qu’ils finissent ensemble car, aussi important, il y a leur rapport autour de la boucherie !

Oui, on se demande carrément un moment s’il ne vaudrait pas mieux qu’ils en restent là. Charlie (Géraldine Pailhas) ne veut pas d’un boucher, parce qu’elle a fui la boucherie familiale, son père étouffant qui voulait qu’elle lui succède. Martial, mon personnage, du coup, a menti sur son métier, a dit qu’il était fleuriste, pour pouvoir coucher avec elle. C’est le point de départ de l’histoire.

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UGC Distribution

En passant, le film dénonce le mépris de classe qui peut parfois exister. Charlie, l’intello, directrice d’un magazine, et Martial, l’artisan boucher, on pourrait croire qu’ils n’ont rien à se dire…

En fait, Charlie vient de ce monde-là au départ mais, oui, il y a encore cette idée que si on fait un métier manuel, en gros, c’est parce qu’on a raté ses études. Comme si on ne pouvait pas être passionné par ces métiers. Martial ne voudrait pas faire autre chose. Pour rebondir sur ce que vous dites, c’est un truc auquel je pense souvent : avoir des choses à se dire quand on rentre à la maison. C’est pas si évident. Je fais un boulot extra, mais ce n’est pas pour autant qu’à la fin de la journée, j’ai envie de tout raconter ou même que ça va intéresser ma compagne ! À un moment, on raconte toujours un peu la même chose. L’important, c’est la passion. Mon oncle est carrossier, et ce boulot le passionne.

Vous avez travaillé avec lui ?

Non, mais j’ai bossé pour Patrick, un copain qui est devenu mon beau-père ! Il avait une boîte de livraison de fioul. Je nettoyais les cuves de ses clients. Je descendais dedans, le fioul formait une masse épaisse de boue sur les parois, et je nettoyais, nettoyais, ramassais, aspirais… Ça ne m’a jamais dérangé, et c’était bien payé ! J’ai détesté l’école – sauf certains profs –, mais dès l’instant où j’ai dû gagner ma vie, j’ai aimé me lever tôt, sentir l’odeur du café dans le petit matin et partir bosser.

Vous aimez aussi la danse ! (Après un premier mariage avec la danseuse Maurine Nicot, mère de son fils, Oscar, l’acteur a épousé, en 2021, Claire Francisci, ex du « Crazy Horse ».)

J’ai toujours aimé danser ! Les copains en boîte me demandaient mon truc pour sortir avec des meufs, je leur répondais : « Mais danse ! » Elles adorent ça ! J’aime les femmes qui savent bouger, et dans mon métier, on en croise plus facilement, ça facilite les choses !

Et les applis de rencontres, comme celle amenant la rencontre entre Charlie et Martial, vous les avez utilisées ?

Les sites de rencontres, les applis, Tinder, ce n’est pas mon truc. Puis, je suis marié, l’ai été avant… mais je me souviens des débuts, ça devait être Meetic, non ? J’ai dû avoir un ou deux rencards, mais je n’étais pas un assidu. Je préfère aller charmer une fille que taper un clic. Surtout que quand tu vois l’ordi, puis la personne, des fois, tu préfères rester avec ton ordi !

Aujourd’hui, ça devient presque une provocation de faire d’un boucher le héros d’un film, avec les vegan, les associations de protection des animaux…

Je sais, et ça m’énerve ! Provoquant de faire un film sur la boucherie ! Mais de quoi on parle ! Je ne dis pas ça pour vous, vous avez raison de poser cette question, mais la boucherie, ça fait partie du patrimoine. En revanche, tout à fait d’accord pour dénoncer les mauvais traitements. Mais les extrêmes me rendent dingue. Et quand je vois les politiques, la télé, la presse, tout le monde, là, à regarder la pseudo-opinion publique des réseaux sociaux, mais je les emmerde ! Je fais ce que je veux. On a peur de quoi ? Dans le film, le personnage de Géraldine perd son job pour avoir posté une photo d’un boucher dans sa boutique ! On en est là ! Moi je crois que c’est plus payant de tenir le coup, qu’il y a de plus en plus de gens dans le monde qui apprécient plus qu’on ne cède pas à ces chantages. Ça tourne, à un moment, tout le monde en aura assez. On leur dira : « T’es gentil, là, mais tu me fous la paix maintenant. »

Entre l’intello et le manuel, où se situe le comédien ?

C’est une bonne question ! On a des comédiens qui se prennent pour des intellectuels, et feraient mieux de se taire. Mais j’en reviens à la passion. S’il y a bien un métier de passionné, c’est acteur. On est là pour distraire ces deux mondes ! on est la troisième roue du carrosse.

Vous remontez sur scène avec votre nouveau spectacle, « That’s life »

Oui, c’est fait ! Avec un enregistrement de mon fils, Oscar, que j’utilise dans le spectacle. Il me dit qu’il veut avoir une discussion d’homme à homme, je lui dis qu’on va déjà en avoir une d’homme à petit mec ! Le spectacle parle des débuts de ma carrière et va jusqu’à aujourd’hui, puis jusqu’à la fin de ma vie, le moment où je perds la tête, que j’ai perdu les gens que j’aime. J’y interroge le temps qui passe vite. J’ai l’impression d’avoir commencé hier, mais non, c’était il y a 25 ans ! Tout ça avec humour ! Mais c’est un truc qui me tracasse, le temps qui passe, et cette façon qu’on a de vouloir aller vite, de tout faire. Moi, quand je quitte la maison deux jours, je me dis que c’est deux jours où je ne peux pas profiter de mon fils, que c’est du temps perdu. J’ai un problème avec ça. Ça va tellement vite. J’ai 43 ans, quoi. J’ai l’impression que c’était hier que je faisais du vélo, que je me retrouvais les genoux en sang.

« Tendre et saignant », à voir au cinéma.

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