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«Angelyne»: la première bimbo de l’Histoire racontée dans une très bonne mini-série

Kim Kardashian et Paris Hilton ne sont pas les premières à être célèbres sans avoir rien fait… La preuve avec cette blonde placardée sur des dizaines d’immenses panneaux publicitaires à Los Angeles, il y a quarante ans…

PourCiné-Télé-Revue

Impossible de vivre à Los Angeles, et spécialement dans le quartier de West Hollywood, et ne pas être tombé au moins une fois sur la rutilante Corvette rose d’une femme qui, à 71 ans, continue à vouloir être vue. Et pas un peu… Cette femme, il s’agit d’Angelyne, qui, il y a quarante ans, a en quelque sorte ouvert la voie à Kim Kardashian et autres Paris Hilton en voulant être célèbre pour qui elle est et non pour cette qu’elle fait.

Totalement en phase avec les vibrations de la cité des anges, faites de démesure, d’excentricité, de glamour et de mystère, cette bimbo blonde qui, à 20 ans, voulait ressembler à Barbie (« qui ne souffre pas ») et Marilyn Monroe, n’a pas réussi à toucher les étoiles, mais elle fit tout pour y arriver. Et son coup le plus éclatant fut ces nombreux et énormes panneaux publicitaires qui, au début des années 80, la montraient dans des poses suggestives sur les grands boulevards de la ville. Beaucoup la prirent alors pour une prostituée de luxe faisant sa pub à grande échelle, avec des tenues affriolantes.

Panneau billboard Angelyne

Ce 19 mai, le service de streaming américain Peacock a balancé pour ses abonnés l’intégralité d’une mini-série en cinq épisodes retraçant l’histoire de cette créature qui a toujours été énigme. Mais son ouverture, Jeff Glaser, journaliste au « Hollywood Reporter » prétend tout savoir au sujet de celle qui parle toujours d’elle-même comme une icône. Même si elle ressemble à une fille de joie voire une pornstar. À partir de là, sans rien savoir de son enfance – même si elle révèle que son père est mort quand elle était bébé –, on suit ses « débuts », et d’abord sa rencontre avec Corey Hunt, le leader du groupe rock « Baby Blue », qui tombe raide dingue d’elle et parvient à en faire la chanteuse de son combo, malgré la réticence de ses potes musiciens. Grâce à elle, ceux ne tardent pas à se produire au fameux « Whisy A Go Go », le temple du rock à l’époque.

Excessivement égocentrée et ambitieuse, la jeune femme, qui a des faux airs de Debbie Harry, se sert clairement de Corey pour gravir les échelons de la gloire (c’est lui qui lui offre sa mythique Corvette). Mais c’est lui décolle en premier en sortant un single solo à succès. Ce qui lui vaut les foudres de sa « partenaire », qui découvre par ailleurs qu’il la trompe… Et leur union artistique et volcanique vole en éclats.

Notre correspondant à Los Angeles a croisé Angelyne, la vraie, qui cache désormais son visage sur les photos. Elle demande aussi de l’argent ou qu’on achète son magazine pour qu’on puisse poser à ses côtés.
Notre correspondant à Los Angeles a croisé Angelyne, la vraie, qui cache désormais son visage sur les photos. Elle demande aussi de l’argent ou qu’on achète son magazine pour qu’on puisse poser à ses côtés.

En 1982, elle sort un premier album solo et, la même année, l’entrepreneur Hugo Maisnik veut se servir de son image pour son business d’imprimerie, et crée le premier d’une série de panneaux publicitaires gigantesques qui – comme nous l’avons déjà évoqué – vont en faire une star… inédite ! Particulièrement celui sur Sunset Boulevard érigé en février 1984.

Malgré cette promotion originale, deux autres albums, plusieurs singes et quelques rôles dans des films mineurs comme « Earth Girls Are Easy », « Homer » « Eddie, Running Wild » et « The Disaster Artist », elle ne tint pas la route. Mais on le répète : elle reste un véritable personnage de Los Angeles. Depuis 1997, son website fait visiter Hollywood, et – fait surprenant –, elle fit campagne pour devenir gouverneuse de Californie en 2003, une course où elle finit 28e. Et elle remit ça en 2021 avec comme grosse rivale une certaine Caitlyn Jenner… Elle obtint 0.5 % de votes.

Ce n’est qu’en 2017 que le mystère a été levé sur sa véritable identité par Gary Baum du « Hollywood Reporter », qui s’appelle donc Jeff Glaser dans la série… Angelyne s’appelle en réalité Renee Goldberg et est la fille d’une Polonaise qui échappa à l’Holocauste en parvenant à s’enfuir aux États-Unis après avoir été placée dans un camp de concentration.

Native de Los Angeles, Angelyne a donné sa bénédiction à la série qui lui est consacrée et à l’actrice qui l’interprète, Emmy Rossum (35 ans), qui fut révélée par le rôle de Fiona dans « Shameless ». « C’était important pour moi qu’elle s’implique dans cette reconstitution », a déclaré l’actrice de 35 ans. « Elle m’a dit : ‘joue comme tu le sens, toi !’

À partir d’un sujet finalement anecdotique et léger, la créatrice Nancy Oliver a fait une série qui se regarde avec plaisir et décrit la personnalité insoupçonnée d’une bimbo qui a tout de même beaucoup trop rêvé. Mais elle est quand même plus loin que ces milliers de jeunes qui débarquent en bus à Los Angeles chaque année pour décrocher leur ticket pour la gloire… Bref, voici du très recommandable, et Emmy Rossum, son faciès et ses formes avantageuses contribuent à son intérêt.

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