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Albert Dardenne, consul de Syldavie, dans «Mon plus beau village» : «Au pays, on parle beaucoup de Tintin»

Ce samedi 31 juillet, Kody nous présente le plus beau village de son cœur, Olne. Y est niché le consulat d’un tout petit pays très accueillant. Albert Dardenne est notre témoin de la semaine.

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«Je suis né au bord du lac de Flechizaff, dans le nord de la Syldavie, pas loin de Sbrodj, où se situe la station qui a permis d’expédier des hommes sur la Lune bien avant Armstrong. Des invasions de nos voisins bordures ont obligé mes parents à émigrer. Mon petit village a été détruit en 1956 à la suite de razzias. Nous sommes arrivés en Belgique en étant Sans Difficultés Financières.

» Nous nous sommes installés et j’ai pu faire des études pour devenir traducteur juré français-syldave. Mais quand j’ai eu ma maîtrise, comme il n’y avait pas beaucoup de débouchés et que cela ne nourrissait pas son homme, je me suis réorienté vers une carrière de professeur de français dans une école secondaire de Liège, où j’ai aussi donné des cours d’arts, d’expression, de théâtre, sur le cinéma, la communication, et la bande dessinée.

» La Syldavie est un petit pays de moins d’un million d’habitants. La Syldavie se situe dans les Balkans et est facile à trouver sur une carte. Il suffit de chercher la Borderie, son ennemi séculaire, vous descendez vers le sud et vous tombez dessus. C’est un pays qui a toujours essayé de rester discret et de ne pas se faire remarquer, qui cultive une diplomatie discrète. Mais attention: Eih bennek, eih blavek est sa devise. On peut la traduire par Qui s’y frotte s’y pique. Certains linguistes bruxellois pensent que cela signifie J’y suis, j’y reste, mais non.

» Le pays est assez montagneux, avec le massif des Zmyhlpathes au nord et il s’articule autour de deux vallées, celle du Wladir, qui est rejointe par le Moltus. Sa capitale est Klow. Les principales villes sont Istow, célèbre pour ses fabriques d’armes, et Zlip. C’est là que se trouvent les manufactures des usines de sous-vêtements Diminance.

» La Syldavie est célèbre pour son eau gazeuse, ses sources thermales et pour ses bains de boue. Elle est essentiellement agricole, il y a peu d’industries. Sa spécialité culinaire est le szlaszeck: un pot-au-feu de bœuf composé de pommes de terre, de carottes et d’aubergines, tomates, poivrons, le tout macéré dans du vin rouge. La Syldavie a aussi de grands crus de vins rouges! Son histoire est riche en péripéties. La fête nationale est le 15juillet, à la Saint-Vladimir, le patron de la Syldavie. A cette occasion, le roi sort en carrosse et fait le tour de la capitale avec son sceptre. Hussards et fantassins défilent. Dans les consulats, on hisse le drapeau.

» Cette année, j’ai dû annuler l’apéritif, on était les pieds dans l’eau. L’eau a creusé des ornières de 50 cm dans l’allée qui menait au garage, je n’avais plus de cour mais un lac, mon jardin était envahi par les branches et les pierres, mais je ne me plains pas, j’ai été épargné par rapport à d’autres sinistrés. Le village d’Olne est fort étendu, le quartier le plus touché est celui qui se trouve dans la vallée près de la Vesdre. On a dû évacuer des gens par hélicoptère.

» En vacances, du côté de Perpignan, un jour, j’ai rencontré un compatriote syldave, consul dans le sud de la France. Il m’a dit que la chancellerie cherchait désespérément des compatriotes pour ouvrir des consulats en Europe. Il m’a demandé si je voulais bien reprendre celui de mon pays. J’ai présenté ma candidature, elle a été acceptée et j’ai été reçu à Klow, où Sa Majesté le roi Ottokar VI m’a remis le document officiel et la distinction honorifique qui l’accompagne, à savoir la croix de l’Ordre du Pélican noir, le symbole du pays.

» A l’époque, nous étions trois consuls. Maintenant, nous sommes quarante-six dans le monde. Il y en a en Martinique, au Canada, en Suisse. Nous délivrons passeport et carte d’identité aux résidents. La vérification et le maintien à jour du site Internet occupent mes journées ainsi que le courrier. J’ai une passion: conserver les timbres syldaves.

» Je n’ai pas eu la chance de rencontrer Tintin, mais on en parle beaucoup au pays. J’ai appris à lire avec les Tintin. J’avais 6, 7 ans quand est sorti Objectif Lune. Mon grand-père m’offrait un album à mon anniversaire. C’était le cadeau attendu. J’avoue que j’ai une préférence pour le capitaine Haddock, parce qu’il a des défauts, Tintin n’en a pas.»

« Mon plus beau village », 31 juillet, 20h25, la Une.

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