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47ème Festival du Cinéma Américain de Deauville: «Down With the King» grand Prix, un choix cohérent du jury de Charlotte Gainsbourg.

C’est ce samedi soir que le jury du 47e Festival du cinéma américain de Deauville a rendu sa copie et dévoilé son palmarès. Et quelque part, les choix de Charlotte Gainsbourg et de ses jurés sont logiques, cohérents.

C’est ainsi que le jury a attribué son Grand Prix à « Down With the King » de Diego Ongaro, l’histoire d’un rappeur au sommet de sa gloire qui se retire dans une maison loin de tout pour écrire son prochain album mais qui, au lieu de cela, décide de tout plaquer pour devenir… fermier !

Pas étonnant que cette histoire ait trouvé des résonnances chez les membres du jury, sa présidente Charlotte Gainsbourg en tête, vraisemblablement lassés d’être sans cesse sous le feu des projecteurs.

La particularité de ce film, signé Diego Ongaro, un cinéaste Français d’origine mais vivant aux États-Unis, c’est qu’il met en scène, dans le rôle principal, le rappeur Freddie Gibbs connu pour ses succès musicaux mais aussi, malheureusement, pour une affaire de viol supposé qui lui vaudra d’être arrêté, extradé vers l’Autriche mais finalement relaxé au bénéfice du doute.

Dans « Down With the King », il y a un côté délicieusement mélancolique et teinté d’humour : c’est que voir ce géant afro-américain, star du rap, choisir de donner à manger aux cochons et de dépecer des vaches a de quoi surprendre. Mais ça apporte un souffle de fraîcheur qui a donc charmé le jury. Et c’est tant mieux.

Le prix du jury est allé ex-aequo à deux films qui dénoncent la toxicité de l’industrie du cinéma porno : il y a d’abord « Pleasure » de Ninja Thyberg, l’histoire d’une jeune Suédoise qui débarque à Los Angeles pour devenir star du X mais qui est très vite confrontée à toutes les dérives du métier ; et ensuite « Red Rocket », présenté en Sélection Officielle à Cannes, le parcours d’un type qui, lassé de sa carrière dans le porno, retourne chez son ex-épouse dans le Texas avant de succomber aux charmes d’une gamine qui rêve de devenir star… du X ! Lequel « Red Rocket » décroche également le prix du jury de la presse.

Enfin, « Blue Bayou » de Justin Chon reçoit le prix du public, un public qui a visiblement été interpellé par ce film qui, au départ d’une histoire vraie, dénonce le sort réservé par la Justice américaine à des migrants d’origine asiatique, adoptés parfois depuis plus de 25 à 30 ans par des blancs américains mais expulsés et renvoyés dans leur pays au nom d’une loi inhumaine qui laisse pantois.

C’est enfin par la projection du film d’Yvan Attal, « Les choses humaines » que s’est refermée cette 47e édition du Festival de Deauville dont on retiendra cette tendance à programmer de plus en plus de films francophones, comme précisément son film de clôture. En espérant que ce soit plus passager que durable pour ne pas risquer de dénaturer le Festival.

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