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«21 Médias, 5 ans de #MeToo»: l’ère de la libération de la parole

Il y a cinq ans, un hashtag a permis à des femmes victimes d’abus de se libérer de leur secret. Décryptage du phénomène #MeToo.

PourCiné-Télé-Revue

Le 5 octobre 2017, le prestigieux quotidien « The New York Times » publie une enquête qui marquera l’histoire. Dans cet article explosif, les journalistes ont collecté des témoignages de femmes révélant le système d’abus instauré par l’un des producteurs les plus influents de Hollywood : Harvey Weinstein. Des récits d’intimidations, d’agressions allant jusqu’au viol… C’était le moyen pour obtenir un rôle ou garder son job. La comédienne Ashley Judd se disait en avoir été victime. Le média américain avait même mis la main sur l’existence d’un accord à l’amiable conclu entre le créateur du studio Miramax et l’actrice Rose McGowan (vue notamment dans « Scream »), payée 100000 dollars en échange de son silence sur un viol survenu en 1997. Cinq jours plus tard, un autre journal, « The New Yorker », enfonce le clou : Asia Argento sort du bois et raconte que ce magnat du cinéma l’a forcée à un rapport sexuel.

Dans le milieu, les pratiques du nabab étaient un secret de polichinelle. Des jeunes femmes se sont tues par peur des représailles, par terreur d’être exclues du business ou à cause de la certitude de passer pour des menteuses face à un homme puissant… Que certaines aient enfin osé déposer leur souffrance sur la place publique a fait boule de neige. De plus en plus de victimes ont parlé (jusqu’à une centaine !), Weinstein a été mis au ban et poursuivi en justice.

Hey, Balance ton porc !

Cette brillante démonstration de journalisme d’investigation a surtout créé une lame de fond qui a déferlé au-delà des États-Unis. Elle a libéré la parole des femmes, et pas seulement dans le milieu du 7e Art. Sous le hashtag #MeToo, et grâce à la caisse de résonance des réseaux sociaux et leur rapidité de propagation, elles ont été de plus en plus nombreuses à se délester du poids de la honte d’avoir été manipulées, violentées dans leur chair par abus de pouvoir. On a vu ainsi fleurir de ce côté-ci de l’Atlantique des #BalanceTonPorc, qu’ils soient réalisateurs, présentateurs télé, éditeurs, supérieurs ou figures paternelles toxiques. Des bourreaux ont pu être identifiés et mis hors d’état de nuire. #MeToo a signé la fin d’une époque de surpuissance masculine, pour ne pas utiliser le terme « patriarcat » plus à la mode. Sans ce mouvement mondial, il n’y aurait sans doute pas eu les bombes littéraires « Le consentement » et « La familia grande » ni les affaires PPDA ou Hulot.

#MeToo est né il y a cinq ans, c’est à la fois loin et bref dans le temps, mais il a marqué un changement profond de mentalités et bouleversé les rapports entre les sexes. Il y a désormais un avant et un après comme un ante et post christum natum. Des mots, des actes sont bannis au profit d’autres plus respectueux. Le « sexe faible » a montré qu’il n’avait plus rien de fragile ou de secondaire. Le reportage de TMC a épluché les archives de ces cinq dernières années, et nous donne à réécouter ces témoignages. En décryptant les origines de ce bouleversement, il raconte notre époque.

« 21h Médias : 5 ans de #METOO », 5 octobre, 21h15, TMC.

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